L’industrie de l’auto ancienne a besoin de techniciens !

C’est lorsqu’on visite un salon de l’auto comme celui de Québec, qui s’est tenu en mai dernier, que l’on constate que la mécanique automobile traditionnelle, celle des années soixante à deux mille, est toujours d’actualité. On a tendance à croire que les propriétaires de voitures anciennes conservent leurs pièces de collection bien à l’abri dans des garages privés, mais c’est plutôt le contraire. Le problème, c’est que plusieurs de ces propriétaires de voitures anciennes aiment les conduire, surtout en été, bien entendu, mais qu’ils ne sont pas toujours des as de la mécanique. Au moindre pépin ou à la moindre panne, ils sont à la recherche de mécanos qui pourraient réparer leur bijou afin de reprendre la route.
Dans bien des cas, ces « collectionneurs » se tournent vers un concessionnaire de la marque de leur voiture, en espérant y trouver la solution à leurs problèmes. Malheureusement, tous les concessionnaires ou garages n’ont pas dans leur personnel un as de la mécanique capable de réparer leur voiture.
Récemment, notre publication mentionnait une école avancée aux États-Unis offrant des formations techniques en automobile, allant de programmes de certificat à des formations en ingénierie. Quelques diplômés en sont récemment sortis, mais la demande dépasse largement l’offre. Bien entendu, il existe des spécialistes dans des ateliers tout aussi pointus qui sauront examiner puis réparer lesdits véhicules, mais ils ne sont pas nombreux et surtout pas toujours disponibles.
Dans un numéro précédent de L’Automobile, un reportage portait sur la section canadienne de Shelby chez Olivier Ford. Lors de cette visite, mon hôte Nicolas Lespérance nous a dirigés vers un coupé Shelby GT500 en réparation dans les grands ateliers de l’entreprise. C’était un mécanicien d’expérience qui s’en occupait, « Un des rares qui restent. », me disait Nicolas Lespérance.
Toutefois, dans un récent dossier de la publication spécialisée Automotive News, le journaliste américain Richard Truett expliquait qu’il fallait non seulement des mécaniciens pour ce type de voiture, celle des « baby-boomers », mais aussi des techniciens capables d’intervenir sur des Honda CRX, des Nissan Z, des Toyota Supra, des BMW Série 3, et ainsi de suite : les voitures des millénariaux et de la génération Z ! Évidemment, il s’agit de véhicules de plus en plus équipés de technologies électroniques et informatiques. Selon Truett, une étude commandée par le puissant groupe d’assureurs (et de commerçants) Hagerty révèle que la prochaine vague de collectionneurs de véhicules sera justement issue de ces générations.
Avec les voitures modernes et électriques à des prix parfois inabordables, il ne serait pas surprenant de voir les véhicules usagés, surtout les voitures de performance d’il y a quinze ou vingt ans, devenir la cible des acheteurs « d’anciennes » en excellent état. Mais qui va entretenir ou réparer ces bolides ? Voilà matière à réflexion !