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Tout un exemple, le McPherson College

Tout un exemple, le McPherson College

On peut le dire fièrement, nous avons un excellent système d’éducation au Québec, voire même au Canada. Et si c’est le domaine de l’automobile qui nous intéresse, nombreuses sont les écoles qui peuvent enseigner les métiers qui ont rapport à l’entretien ou à la réparation automobile ou même de poids lourds de tout calibre incluant ceux de la construction. Toutefois, il y a quelque chose qui nous manque. À moins de vouloir l’ignorer, le milieu de la restauration automobile n’y est pas inclus. Pourtant, au Québec comme ailleurs dans le pays, nombreux sont les artisans qui se spécialisent dans la réparation ou la restauration de véhicules anciens, que ce soit des autos classiques ou modifiées, des camions, des tracteurs ou même des équipements de construction.

Il manque donc un morceau à ce « puzzle ». Outre posséder un talent naturel ou suivre un apprentissage chez un artisan d’un certain âge, il n’existe pas d’école de formation axée sur la restauration de véhicules anciens chez nous. Du moins, il n’en existe pas comme le McPherson College au Kansas.

Cette maison d’enseignement n’est pas simplement dédiée à la restauration de véhicules anciens. C’est aussi une maison d’enseignement supérieur qui accorde des diplômes d’études reconnus. Parmi ceux-là, il y en a un qui se distingue, le Bachelor of Science in Automotive Restauration Technology, un programme unique en Amérique qui ne s’obtient qu’après quatre ans d’études !

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Le Collège McPherson est superbement équipé pour enseigner la restauration automobile.

Vous avez bien lu, quatre ans à suivre des cours en automobile, mais pas en atelier. Selon les propos du directeur du programme, Brian Martin, recueillis par le vétéran journaliste de voitures anciennes Tom Cotter (auteur de plusieurs livres sur les épaves découvertes partout en Amérique et animateur de l’émission de télévision Barn Find Hunter), la différence entre une école de technologie de l’automobile et le collège McPherson est que ce dernier est une maison qui n’enseigne pas un métier, mais une carrière, en exposant les étudiants au fonctionnement de la mécanique, à l’histoire de l’automobile, à la chimie de la peinture et à l’art de la couleur. Il donne comme exemple l’arrivée de plusieurs candidats qui croient se spécialiser dans les « street rods » après leurs études mais qui finissent, après quatre ans, à devenir amoureux de voitures anciennes de « l’ère du laiton »

(Brass Era) d’avant 1915 ! D’autres croient se diriger vers la création de voitures personnalisées (Custom Cars) mais se retrouvent dans un atelier qui ne restaure que des voitures exotiques comme des Ferrari.

Il n’est pas question de critiquer nos écoles de l’automobile ici, mais d’inciter nos administrateurs à créer des institutions semblables. Ce ne sont pas les talents qui manquent chez nous lorsqu’on voit les multiples automobiles ou autres véhicules analogues en exposition un peu partout au pays (surtout en été). De plus, on le voit bien à la télé, il existe de nombreuses expositions et des ventes à l’enchère où apparaissent des véhicules rares complètement restaurés qui peuvent aller chercher une vraie petite fortune chez les collectionneurs aguerris.

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Des gens compétents enseignent comment restaurer ou reproduire des pièces mécaniques uniques et parfois difficiles à trouver.

Évidemment, il n’est pas question d'une institution comme la Polytechnique de Montréal ou le GM Oshawa Campus de l’Ontario Tech qui forment des gens de l’industrie, mais bien d’une école supérieure qui aide les amateurs de voitures anciennes à peaufiner leur art et à le faire reconnaître. Le Collège McPherson a plus de 700 étudiants inscrits à divers programmes. Toutefois, il n’y en a que 150 dans le programme de restauration automobile et le collège n’accepte que

45 à 50 nouveaux arrivants par année. Forcément, il ne s’agit pas de gens qui y voient une porte de sortie rapide sur le marché, mais des étudiants sérieux qui veulent mettre quatre ans de leur vie à préparer une carrière. Aussi, selon certaines nouvelles récentes, il y aurait deux ou trois autres écoles de ce calibre à l’œuvre aux États-Unis pour créer un tel programme.

Finalement, le Collège McPherson incite ses étudiants à participer à d’importants Concours d’élégance ou à toutes sortes d’autres événements semblables. La preuve, il n’y a pas si longtemps, les étudiants de l’institution ont inscrit l’un de leurs travaux, un cabriolet Mercedes-Benz 300 S 1953, au 72e Concours d’Élégance de Pebble Beach (en 2023), un des plus importants événements du domaine au monde et leur véhicule a remporté la deuxième position dans la catégorie des Voitures de luxe d’après-guerre.

Un tel établissement serait-il possible au Canada ? Ne serait-il pas approprié d’essayer de conserver un art qui pourrait se perdre avec le temps ?

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En 2023, la Mercedes-Benz 300 S 1953 de l’école a gagné le trophée de la deuxième position au réputé concours d’élégance de Pebble Beach.

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