(Article publié dans le magazine L’Automobile, juin 2023)

 

Par Raynald Bouchard

« La clé d’un recrutement réussi se trouve dans l’intégration des nouveaux arrivants. Il faut attendre au minimum trois mois pour voir si ces nouvelles pousses ont commencé à prendre racine. C’est là que tout se joue. »

Jean-Guy Roy, DG de l’équipe Charles Turcotte et Fils, est une figure dominante dans le secteur de l’entretien et de la réparation automobiles. Il a été pendant 32 ans à l’emploi de Desharnais Pneus et Mécanique, dont 25 ans comme directeur général de cette organisation de la région de la Capitale nationale qui compte parmi les plus importantes au Québec. Estimant que le moment de la retraite était venu, et qu’il fallait laisser place à la relève, il se retire dans ses terres à Deschambault pour réaliser, quelques mois plus tard, qu’il n’était pas encore prêt à faire le deuil de sa profession.

En terrain connu

C’est à la suite d’une rencontre fortuite avec le président de Charles Turcotte et Fils à Trois-Rivières qu’il accepte l’invitation de s’y joindre, toujours à titre de directeur général. Il reprend donc là où il a laissé, en continuant à faire son périple annuel dans les pays du Maghreb pour recruter des immigrants francophones afin qu’ils puissent poursuivre leur carrière au Québec comme techniciens, conseillers techniques ou autre emploi connexe. Il en a recruté quatorze au cours de la dernière année, soit la moyenne de sa performance depuis qu’il s’est engagé dans cette voie il y a huit ans. Il ne critique pas le travail des agences spécialisées qui font un tel travail, un travail de moine dit-il, mais affirme qu’il attire des travailleurs francophones qui auront moins de difficulté à s’intégrer dans leur nouvelle terre d’accueil.

L’intégration avant tout

Une fois la phase du recrutement terminée, c’est l’intégration des nouveaux arrivants qui représente le plus gros défi. Même s’ils s’expriment en français – l’une des conditions sine qua non à leur embauche –, ce sont de nouveaux visages, des expériences de vie et des façons de travailler différentes qui, parfois, suscitent des inquiétudes chez certains employés en place qui semblent craindre pour leur propre emploi : « C’est une réaction naturelle que je m’efforce toujours de contrer de plusieurs façons comme par des communications directes avec tous ou certains employés et le jumelage du travailleur immigrant avec l’un des employés en place. »

Les devoirs de l’entreprise d’accueil

Ses devoirs envers ces nouveaux arrivants débutent par leur accueil à l’aéroport, leur inscription à la RAMQ et à la SAAQ, l’ouverture d’un compte bancaire, la carte d’assurance sociale, les démarches de prolongation de leur permis de travail, etc. Cette entreprise a aussi la responsabilité de leur trouver un toit, s’ils n’ont pas de famille dans la région.

Pour faciliter l’hébergement des nouveaux travailleurs, Charles Turcotte et Fils a fait l’acquisition d’un bloc d’appartements qu’elle met temporairement à leur disposition jusqu’à ce qu’ils trouvent un logement qui leur convient à plus long terme. Après un an, environ, le casse-tête est résolu, et femmes et enfants peuvent maintenant recomposer la cellule familiale.