Blogue d'Éric Descarries, Éric Descarries, Pièces et pneus
Mazda CX-90 et autres sujets…
Le 11 avril 2024
La marque Mazda a toujours connu une certaine réputation au Québec. Encore récemment, ses plus petites voitures étaient vantées par multiples journalistes automobiles autant pour leur efficacité que pour leur rendement économique et leurs performances.
Mazda possède aussi dans sa gamme de véhicules plusieurs VUS de diverses dimensions qui connaissent également une grande popularité sauf, peut-être, le modèles CX-9 qui, pendant un bon bout de temps, utilisait des moteurs faits par Ford avant que le constructeur nippon soit relâché par le géant américain. À ce moment-là, Mazda se retrouva dans le giron de Toyota et on dirait que le petit constructeur japonais se désintéressait de son plus grand VUS. Il était donc temps qu’il soit revu !
Lorsque Mazda a présenté son tout nouveau CX-90 (en remplacement du CX-9), il nous a aussi annoncé l’arrivée d’un tout nouveau moteur à six cylindres en ligne de 3,3 litres optionnel qui m’a rapidement intrigué au plus haut point. Ce faisant, Mazda a suivi la « nouvelle mode » des six en ligne reprise par Jaguar, Land Rover, Mercedes-Benz, Stellantis (Dodge) et autres. Dire que dans le passé, on vantait la configuration des V6 qui prenaient moins de place sous un capot et qu’on l’abandonne maintenant pour revenir aux six en ligne (vraiment plus doux), une configuration qui, durant les années cinquante et soixante, était surtout réservée aux voitures à bon marché et aux camionnettes commerciales, du moins, en Amérique du Nord!
Du point de vue « look », les dessinateurs de Mazda ont fait leurs devoirs. Je crois que le véhicule est réussi et qu’enfin, la grande calandre typique de Mazda se marie très bien avec les lignes du véhicule. La première fois que j’ai pris contact avec le Mazda CX-90, ce fut en juin de l’année dernière en Colombie-Britannique lors de l’évènement de l’ÉcoRandonnée de l’AJAC. Toutefois, ce CX-90 était mû par un quatre cylindres hybride alors que c’était le six cylindres qui m’intéressait. Évidemment, l’exercice était intéressant, mais je n’étais pas satisfait. Enfin, j’ai réussi à mettre la main sur la version recherchée la semaine dernière et en voici mes remarques.
Je vous ai donc donné mon opinion pour le design extérieur. À vous d’en déduire ce que vous voulez. Alors, parlons de l’intérieur. Au départ, je dois vous avertir, Mazda Canada m’a prêté une version haut de gamme du CX-90 avec une finition étonnante. En effet, cette version Signature avait une sellerie en cuir Nappa au toucher de velours qui se continuait en décoration au tableau de bord. Celui-ci affichait aussi une couleur agencée des parties de plastique de la partie inférieure de la planche de bord et du volant. Incidemment, celui-ci est plutôt agréable à l’œil avec moins de commandes dédoublées encombrant ses rayons. En ce qui a trait à l’instrumentation, celle-ci était bien lisible, mais j’ai dû consulter plusieurs informations pour arriver à comprendre le fonctionnement du système de divertissement de l’écran. J’ai peine à croire qu’il faille encore utiliser une commande rotative au centre de la console pour ce faire! Et le levier de vitesses de la boîte automatique demande une certaine période de pratique pour ne pas manquer la position Park qui n’est pas en ligne droite avec les autres fonctions.
Pour le reste, j’ai bien aimé la position de conduite, la finition et le confort des sièges avant et du centre. Toutefois, comme c’en est le cas pour tellement de VUS ou VUM à sept passagers (ou huit si, dans le cas du CX-90, on commande la banquette au lieu des sièges capitaines au centre), les places de la troisième rangée sont trop serrées pour servir des passagers adultes sur une longue distance. Par contre, cet espace est plus grand que celui des CX-9 du passé et il ne suffit que d’un mouvement de clé au côté des sièges du centre pour les repousser pour permettre d’y pénétrer. Enfin, si l’on peut replier les dossiers des sièges du centre à plat, le CX-90 propose un plus grand espace cargo au besoin.
La question mécanique
Dans son format de base, le CX-90 vient avec un moteur à quatre cylindres combiné à un moteur électrique avec batterie rechargeable. Mon CX-90 Signature d’essai avait sous le capot, je le répète, le nouveau six cylindres en ligne turbocompressé du constructeur. Celui-ci est aussi aidé d’un moteur électrique (Hybrid Boost), mais il n’est pas rechargeable. Par contre, il jouit de la fonction « Start-Stop » qui neutralise le moteur aux arrêts prolongés et le repart à l’accélération. Il développe quelque 340 chevaux et 369 li-pi de couple et il vient avec une boîte automatique à huit rapports (fabriquée par JATCO selon mes recherches) et la traction intégrale. Notez ici que la plate-forme du CX-90 affiche un empattement plus long de 7,5 pouces que celui du CX-9 sortant. Ainsi équipé, ce CX-90 est capable de tirer des remorques jusqu’à 5000 livres. Mon véhicule d’essai était chaussé de pneus d’hiver Michelin X-Ice Snow sur jantes de 21 pouces.
Impressions de conduite
Si mon premier contact avec un CX-90 s’est fait en été dans les montagnes, cet essai s’est plutôt déroulé au printemps tant en conditions urbaines que sur autoroute. Au départ, je dois vous dire que le moteur à six cylindres en ligne (c’est clairement indiqué sur le côté du véhicule : Inline 6) est très doux et surtout silencieux. Mes premiers essais d’accélération m’ont un peu déçu au départ car j’avais l’impression qu’il n’était pas aussi performant qu’annoncé. Toutefois, au chronomètre, passer de 0 à 100 km /h se fait en quelque sept secondes ou un peu plus. Qu’importe, c’est satisfaisant pour un véhicule de ce poids (plus de 4850 livres !). Sur autoroute, les reprises sont amplement rassurantes. Et, je le répète, le CX-90 équipé du plus puissant six en ligne est capable de tirer des remorques allant jusqu’à 5000 livres.
Ce qui est le plus intéressant, c’est que ce véhicule de Mazda reconduit une des plus belles réputations de la marque, il offre une tenue de route agréable, presque sportive. Se pourrait-il, toutefois, que les acheteurs qui recherchent d’abord un VUS soient déçus? Car je n’ai pas osé utiliser le CX-90 dans des sentiers un peu exigeants, le véhicule étant trop bas. En ville, je n’ai pas aimé les réactions de la boîte de vitesses. À très basse vitesse, celle-ci semblait chercher ses premiers rapports et tentait, peut-être, de tomber au neutre pour désactiver le moteur, question d’économiser le carburant. Ces réactions étaient très palpables au point que même les passagers pouvaient les percevoir. Puis, il y avait plusieurs petits bruits de caisse ou de finition qui devenaient agaçants surtout avec la radio fermée. J’ose espérer que les gens de Mazda lisent ceci et apportent au véhicule les correctifs nécessaires afin que l’on puisse tous apprécier le CX-90 à sa juste valeur.
Question consommation, je l’ai calculée à 10,7l./100 km à la pompe alors que l’ordinateur de bord m’indiquait 9,1. Enfin, le constructeur ne m’a donné qu’un prix total (non détaillé) du véhicule de 63 300 $ auquel il faudra ajouter diverses taxes et autres dépenses dont le transport et la préparation.
Alors que le CX-90 offre sept ou huit places à ses propriétaires, Mazda vient d’en dévoiler une autre version, le CX-70 qui, lui, est plus modeste avec « seulement » cinq places. Enfin, ce ne sont pas les concurrents qui manquent dans le même créneau alors que, si l’on ignore les marques américaines, les acheteurs intéressés regarderont du côté des Honda Pilot, Hyundai Palisades, Kia Telluride, Toyota Highlander ou encore Volkswagen Atlas.
J’ai bien apprécié ma semaine au volant de ce VUS intermédiaire et surtout son comportement routier presque sportif. Le CX-90 est nettement supérieur au CX-9 qui n’était pas à dédaigner non plus. Sauf pour les quelques petits défauts mentionnés ci-haut, on pourrait facilement recommander le CX-90 avec le six en ligne si l’on veut plus de puissance que celle offerte par la version hybride branchable. Je suis surtout demeuré impressionné par la finition intérieure surtout que le CX-90 ne s’impose pas dans le créneau des VUS ou VUM de luxe!
Vivement l’été !
J’ai donc profité du Mazda CX-90 pour aller payer une petite visite à mon grand ami Michel Pigeon de Rawdon. C’est lui qui a construit ma Cobra et il est toujours à l’œuvre à bâtir d’autres véhicules. Cette fois, il est à assembler une Cobra 289 qu’un client avait débutée. Découragé, il en a confié la finition à Michel qui en assume les détails. En même temps, il est à construire une autre Ford GT. En fait, il n’y a que la mécanique qu’il ne touchera pas. Tant la Cobra que la GT40 seront mues par un « small block » Ford de 5,0 litres. J’essaierai de suivre le travail sur ces deux voitures qui seront encore une fois l’œuvre d’un infatigable « gars de char ». Vivement l’été que l’on voie cela!
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