L’étonnant Mercedes-Benz GLE 450

2 mars 2022

Ce n’était pas le véhicule que j’avais réservé il y a quelques semaines. Mais j’en fus très heureux quand on m’a annoncé qu’à la place, j’aurais droit au tout nouveau Mercedes-Benz GLE 450 4MATIC en version «coupé» (ce que l’on appelait autrefois un «fastback»!

En fait, ce grand VUS est paru un peu plus tôt mais en version «familiale». La version «coupé» est ni plus ni moins une réponse au VUS BMW X5 de même calibre qui est apparu il y a environ…10 ans! Vous souvenez-vous qu’à l’époque, le style «coupé» sur une grand VUS avait été vivement critiqué? Curieusement, le temps arrange bien les choses. Aujourd’hui, on admire ce style!

Comme on le voit sur les photos, ce grand Mercedes-Benz a de la gueule même s’il peut surprendre à prime abord. Évidemment, ce réputé constructeur allemand n’a surtout pas changé le dessin de la calandre. Il semble mieux tenir le coup que le design des BMW qui ne fait pas encore l’unanimité!  Toutefois, sachez que le choix de cette ligne de toit effilée coûte quelque 8000 $ de plus à l’acheteur que s’il avait choisi la version plus «familiale». Cependant, regardez le bien à deux fois car malgré son petit look «sportif», il est loin d’être «petit» ce VUS! On parle quand même d’une camionnette de plus de 5000 livres!

C’est sans surprise que l’on constate que son intérieur ne manque pas de luxe! Au départ, c’est le tableau de bord qui attire notre attention. Mercedes-Benz lui a greffé un écran «vidéo» très large avec une instrumentation devant le conducteur et un centre de divertissement très élaboré en son centre. Notez que les commandes qu’on y retrouve se répètent, pour la plupart, sur le volant et sur un ensemble tactile à la console. Spécifions que le véhicule qui m’a été confié était aussi équipé de l’ensemble Technologie incluant l’affichage du compteur de vitesse (et de quelques autres informations) en réflexion à l’intérieur du parebrise (c’est une fonction que je recommande toujours mais dans le cas de ce GLE, j’ai trouvé que cet affichage était un peu trop grand et pouvait gêner un peu la visibilité avant). Les pages du centre d’information entre les cadrans principaux se «tournent» par une commande au volant mais l’utilisateur a intérêt à bien explorer le tout avant de prendre la route. Y faire des recherches en conduisant pourrait devenir une distraction importante. Quant à la console centrale, elle a aussi plusieurs commandes redondantes. Toutefois, j’ai encore de la difficulté à maîtriser un «pad» pendant que je conduis!

Dois-je vraiment élaborer sur la finition intérieure et la sellerie d’un tel Mercedes-Benz? Tout simplement sublime et impeccable. Et les sièges d’avant peuvent être ajustés de tant de façons qu’il serait difficile de toutes les énumérer ici. Notez qu’il faille aller «fouiller» sur l’ordinateur affiché à l’écran central pour tout trouver. Les places avant (chauffantes si utiles en hiver mais ventilés qu’en option) sont très confortables tout autant que les deux (même trois) places arrière (avec coussin chauffant). Il n’y avait pas de troisième banquette avec le «coupé» mais j‘ai eu droit à un très grand coffre avec toile cache-bagage. Incidemment, avec une lunette arrière aussi inclinée (qui n’offre pas la meilleure visibilité), ne serait-il pas logique d’y avoir un essuie-glace?

Je n’ai pas su utiliser tous les avantages technologiques qu’offre Mercedes-Benz dans ce GLE. Par exemple, il ne me vient pas toujours à l’idée de faire appel à la reconnaissance vocale ce que j’ai négligé de faire.

Vu que c’était une version 450, j’ai aussi eu droit au nouveau moteur à six cylindres en ligne de Mercedes. Oui, en ligne. Il remplace alors l’ancien V6 du même constructeur mais il en est nettement plus évolué. Ce six de 3,0 litres biturbo est épaulé d’un petit moteur électrique qui combine à la fois le démarreur et la génératrice de 48 volts qui fait 21 chevaux avec un volant (flywheel) récupérateur d’énergie. Notons que ce moteur n’a pas de courroie pour ses accessoires alors que la pompe à eau et la génératrice sont à activation électrique! C’est un «hybride léger». Question puissance, il fait 362 chevaux et 364 li-pi de couple et il est accouplé à une boîte automatique à neuf rapports et à la traction intégrale 4MATIC qui, dans le cas de ce GLE met la priorité aux roues arrière. Le véhicule était équipé de pneus Pirelli Scorpion d’hiver avec jantes de 20 pouces.

Sur la route

Dès que l’on se glisse derrière le volant du GLE, on constate que le véhicule est à la fois imposant mais aussi convivial. Toutefois, la surprise principale, c’est de constater comment le six cylindres est silencieux. Même à l’extérieur, c’est à peine si on l’entend et cela, même de très près. Ce qui est intéressant, c’est qu’on entend à peine le démarreur car c’est la même pièce que la génératrice (alternateur). Pour mettre en vitesse, on abaisse le petit bras  à la droite de la colonne qui provoque un contact électrique avec la boîte de vitesses. Cette dernière fonctionne tout en douceur alors que je n’y ai senti aucun soubresaut ni hésitation. Il y a plusieurs modes de fonctionnement que l’on peut choisir par des commandes à la console (incluant la fonction «hors-route» qui ne devrait être utile que lorsqu’on roule sur une route de terre un peu isolée…le 450 GLE n’est pas nécessairement un 4 x 4 tout terrain!).

Les performances de ce grand coupé de Mercedes ne sont peut-être pas aussi éclatantes que celles de certaines concurrentes (comme celles de la BMW X5, par exemple) mais elles sont convaincantes. Atteindre le cap des 100 km/h peut demander autour de six secondes alors que les reprises sont encore plus rapides. Quant à la tenue de route, grâce à suspension pneumatique optionnelle, on peut l’adapter à une conduite sportive, normale ou hors-route. J’ai préféré la laisser en position régulière et, malgré qu’elle soit ferme, elle n’est pas désagréable. La traction intégrale qui peut moduler la puissance entre le pont avant et le pont arrière s’est avérée efficace et surtout transparente (aucune réaction mécanique perceptible!) . Je l’ai mise à l’essai sur une route enneigée, voire même glacée en partie et, sans pousser la machine, je me suis senti en sécurité quoique j’aurais aimé un peu plus d’agressivité des pneus Pirelli. En conduite urbaine, l’encombrement du GLE ne m’a pas donné de fil à retordre mais lorsque j’ai dû me stationner dans un «banc de neige» d’un quartier de la ville de Montréal, j’ai dû consulter mon téléphone intelligent pour comprendre comment annuler l’antipatinage car il n’y a pas de commande physique au tableau de bord pour le faire. Il faut alors aller chercher dans les fonctions du véhicule à l’écran pour ce faire (en vérité, il y a tellement de petits secrets à découvrir avant de prendre la route avec un tel Mercedes-Benz qu’il faudrait presque un instructeur!).

Tout de ce beau coupé est à découvrir et à apprécier. Toutefois, je mettrais un petit bémol sur la direction avec assistance électrique. Je l’ai trouvée un peu trop tendre (en mode de conduite régulière) au point où elle m’a paru manquer de précision. Par contre, le freinage m’a semblé très à la hauteur de la situation.

En ce qui a trait à la consommation, j’ai été un peu déçu (quoiqu’il ait fait relativement froid durant cette semaine d’essai où il a même neigé). Le mieux que j’ai pu faire, c’est une moyenne de 12,25 l./100 km suivant un trajet à demie en ville, à demie sur grand-route (ce qui se traduit par environ 23 milles au gallon impérial). Il faut aussi dire qu’il s’agit d’une camionnette de plus de 5100 livres! Ah oui, pour les amateurs de caravaning, le GLE est capable d’une traction maximale de 7700 livres (3500 kilos)!

J’ai voulu établir le prix final de mon véhicule d’essai mais il incluait tellement d’options que j’ai dû me contacter d’un prix approximatif. Le prix de base d’un GLE 450 en version coupé est de 86 600 $ (soit environ 8000 $ de plus que pour la version conventionnelle «familiale»). Ajoutez à cela les 6400 $ de la (superbe) chaîne stéréo Burmester, les 3000 $ de l’Intelligent Drive, les 2400 $ pour l’ensemble de Technologie (affichage à tête relevée, ensemble MBUX, phares DEL, etc…) et j’en passe. Ajoutez aussi les 100 $ de taxe fédérale pour le climatiseur, le transport, la préparation… et on en est rendu à plus de 102 000 $!

Le GLE ne manque pas de concurrence. Outre les autres VUS allemands comme le BMW X5 et l’Audi QX7, on pourrait inclure le Jeep Grand Cherokee, le Lexus RX, le Lincoln Aviator, le Volvo XC90 et surtout le Genesis GV80 qui gagne en popularité. Toutefois, il y a plusieurs consommateurs qui sont des inconditionnels de Mercedes ou d’allemandes. Si, au départ, c’était la silhouette du coupé qui pouvait déplaire, sachez que l’on s’y fait rapidement. Par contre, si l’on recherche un grand VUS bien au-dessus de la moyenne, surtout au point de vue technologique, le GLE 450 est pour vous!

Courrier des lecteurs

Merci à Christian Philippe qui m’a corrigé dans le texte sur le VUM Corsair de la semaine dernière. J’avais écrit «PHEV = Partial Hybrid Electric Vehicle…» ce serait plutôt «Plug-In Hybrid Electric Vehicle»…

Autre question, on me demandait s’il existait des pneus avec une garantie pour des cas de nids-de-poule ayant transpercé les flancs. Si vous faites un peu de recherche, vous noterez que ce genre de garantie existe du moins chez le manufacturier finlandais Nokian.