Le 26 octobre 2023

Comme chaque année depuis plus de trente ans, j’ai participé aussi activement que possible au Festival des Essais (TestFest) de l’Association des Journalistes Automobile du Canada (AJAC) qui s’est tenu la semaine dernière autour du circuit Canadian Tire Motorsports Park (CTMP) dans la région d’Oshawa en Ontario. En fait, alors que l’AJAC soulignait durant son Assemblée Générale Annuelle, cela fait quarante ans que j’appartiens à cette organisation des plus sérieuses qui, malheureusement, a souvent été l’attaque de factions concurrentielles. Pourtant, l’AJAC a survécu, et cela malgré les variations du marché de l’automobile et celles du marché en général.

Ce TestFest a été créé quelques années après la fondation de l’AJAC (et à ce dont je me souvienne, j’y ai toujours participé, je crois). Au début, il ne s’agissait que d’essayer le plus de véhicules que possibles en deux ou trois jours, mais il n’aura fallu que quelques années pour que cet exercice devienne l’outil principal pour déterminer l’Auto (puis, par après la Camionnette et/ou l’Utilitaire) de l’année, une mention rendue publique au Salon international de l’auto de Toronto en février.

Malheureusement, au cours des dernières années, quelques constructeurs membres ont décidé de se dissocier de l’AJAC pour diverses raisons. D’autres n’ont décidé que de ne pas participer au TestFest mentionnant des raisons budgétaires. Cette année, il y manquait la participation de la plupart des constructeurs européens (sauf Land Rover et Volvo) et surtout américains (sauf Lucid qui est alors devenu l’un des commanditaires de l’évènement).

Qu’importe, il y avait quand même près de soixante véhicules, surtout asiatiques, disponibles aux membres participants du TestFest et j’étais l’un d’eux! Les règlements du TestFest suggèrent que l’on conduise une quinzaine de véhicules sur place (sur les routes publiques ceinturant le CTMP et sur le petit circuit d’évaluation dynamique du CTMP) durant les deux jours qu’ils étaient mis à notre disposition. J’ai donc rempli mon mandat puis, j’ai pris la décision de faire comme l’année dernière, soit de vous proposer mes impressions. Toutefois, quinze véhicules d’un coup me semblaient un peu fastidieux tant pour moi que pour le lecteur. Alors, voici mon reportage, mais en deux parties. Je commence par le premier jour…

Land Rover Defender 130 P400

Le premier véhicule qui m’a attiré au TestFest 2024, ce fut ce Land Rover Defender130 P400. En fait, il détonait du reste des autres véhicules par son look massif et surtout par ses glaces tout à l’arrière recouvert de panneaux opaques (pourtant, de l’intérieur, on pouvait y voir les glaces de custode chauffantes!). La version 130 est la plus longue du modèle (de l’arrière) et elle est mue par un six cylindres en ligne de trois litres turbocompressé et suralimenté par un compresseur mécanique à entraînement…électrique! Celui-ci fait 395 chevaux et il est combiné à une boîte automatique à huit rapports. Cette camionnette à quatre roues motrices permanentes était la seule de son genre au TestFest, mais inutile de vous dire que c’était aussi un véhicule de près de 112 000 $ ! Rapide, silencieux, ultra-luxueux…j’aurais aimé qu’on puisse le comparer à d’autres «bibittes» du genre!

Lucid Air Pure

Inscrite au chapitre de Voiture électrique de l’année, la superbe berline Air Pure du nouveau constructeur américain Lucid m’a complètement séduit. L’auto présente une ligne d’une rare élégance et son intérieur est à la fois luxueux et très techniquement avancé. C’est peut-être là que j’ai eu un peu de difficulté (je ne trouvais pas comment fermer le chauffage du siège du conducteur), mais le représentant montréalais de la marque est venu me dépanner en me montrant en même temps comment découvrir toutes les fonctions du tableau de bord (un véritable écran d’ordinateur aux commandes tactiles). Sur la route, l’auto (à quatre roues motrices grâce à ses deux moteurs) est très rapide, mais surtout très silencieuse.  Malgré un prix affiché de quelque 120 000 $, le représentant (basé à Montréal) en a aussitôt corrigé le prix à 109 000 $.

Cette Lucid aura certes été le véhicule le plus impressionnant du plateau. Mais encore une fois, je me demande comment ce concurrent de Tesla basé en Californie, mais dont les usines sont en Arizona a pu devenir une réalité aussi rapidement. D’autres Lucid sont à venir…et j’espère qu’elles participeront de nouveau au TestFest !

Kia EV9

Il faut le dire, les constructeurs asiatiques n’ont pas peur de présenter leurs nouveautés au TestFest et cela, même en avance! C’est le cas du superbe VUS intermédiaire EV9 de Kia ! Malgré le fait qu’il y avait des inscriptions «Prototypes de préproduction» sur ses glaces latérales, le constructeur sud-coréen nous a laissés conduire ces précieux véhicules sur les routes publiques. Résultat? Nous avons tous été impressionnés par la qualité de construction et par le comportement routier de ce VUS à deux moteurs électriques de 379 chevaux qui devrait nous arriver sous peu sur le marché. Seul hic, Kia n’en avait pas encore dévoilé le prix. Mais quelle audace! Personnellement, je crois que cette camionnette à sept passagers est vouée à un grand succès. Nous en saurons beaucoup plus sous peu…

Genesis GV70 électrifié

Au tour du constructeur sud-coréen Genesis de nous impressionner, cette fois avec la version électrifiée de son VUS intermédiaire GV70. Évidemment, il n’y a pas grand-chose de différent de l’extérieur pour différencier la version électrifiée de la version à moteur thermique sauf, peut-être, la calandre. Mais, une fois au volant, on se rend compte qu’en version électrique, on a affaire à un «animal» tout à fait différent. Rapide, silencieux et certes plus moderne, ce beau VUS devrait plaire à plus d’un amateur de véhicules tout électriques. Je le vois comme le VUS urbain par excellence!

Hyundai Tucson

Question de ne pas me concentrer que sur des véhicules «hors de l’ordinaire», j’ai décidé de mettre la main sur le plus petit VUM (ou VUS, c’est selon) Tucson de Hyundai. Il faut dire que cette petite camionnette du grand constructeur sud-coréen Hyundai affiche une ligne complètement redessinée pour 2024. Elle tire son inspiration des plus grands VUS de la même marque. Notons, toutefois, que ce petit véhicule à moteur à quatre cylindres de 2,5 litres et à traction intégrale  n’est pas un «foudre de guerre» (il en existe une version hybride plus coûteuse), mais, dans son créneau, il sait se mesurer à la concurrence par sa finition agréable et son comportement routier non pas sportif, mais agréable et confortable. Toutefois, à quelque 40 000 $…il n’est pas donné!

Mazda CX-90

J’avais déjà essayé le VUS/fourgonnette CX-90 de Mazda en version hybride enfichable lors de la Randonnée écologique de l’AJAC en Colombie-Britannique en juin dernier. Mais il me fallait conduire le même véhicule avec le nouveau six cylindres en ligne du constructeur japonais! Malheureusement, mon plaisir ne fut que de courte durée, soit environ une demi-heure. Je vais essayer de l’obtenir de Mazda Canada pour un essai plus prolongé. Même s’il m’a plu de prime abord, j’ai trouvé qu’il manquait un peu de puissance. Mais à plus de 65 000 $, il vaut la peine que l’on s’y attarde pour de plus longs trajets!

Toyota Grand Highlander

Décidemment, le constructeur japonais Toyota est occupé de ces temps-ci. Qui plus est, il est très impliqué auprès de l’AJAC et de ses évènements. Il n’a pas peur d’y présenter de véritables nouveautés (incluant deux prototypes de pick-up intermédiaires Tacoma qui ne seront sur notre marché que plus tard!). Que les constructeurs américains et européens ne se surprennent pas si l’on parle plus des véhicules asiatiques que des leurs !

Vu que je venais de conduire le grand VUS CX-90 de Mazda, il me semblait tout naturel de mettre la main sur son concurrent direct, le Toyota Grand Highlander, car ces deux véhicules sont conçus pour trois rangées d’occupants. Évidemment, son quatre cylindres turbo de 265 chevaux n’en fait pas un véhicule sportif, mais en combinant sa capacité de transporter beaucoup de monde et celle de remorquage de quelque 5000 livres en feront certes un véhicule populaire sur le marché.

Toyota bZ4X

Le dernier véhicule que j’ai conduit lors de la première journée du Festival des Essais fut l’intrigante Toyota BZ4X, la première voiture tout électrique de cet important constructeur japonais (qui a mis un peu de temps à réagir à l’engouement pour les autos électriques préférant la configuration hybride enfichable PHEV…).

Ce qui détone le plus avec ce véhicule, c’est sa ligne extérieure tellement différente des autres autos sur le marché. Puis, il faut voir l’intérieur, surtout le tableau de bord au design tellement «Star Wars» (ou «Star Trek») qui demande quand même un bon moment d’adaptation.

Cette Toyota ne manque pas de puissance ni d’intérêt, mais j’y mets un petit bémol, car j’ai déjà eu sa version Lexus à l’essai plus tôt et telle ne fut pas ma surprise de constater que son autonomie (électrique) dépassait à peine les 300 kilomètres ce qui est nettement insuffisant dans nos conditions québécoises (imaginez en hiver!).

Alors, voilà pour ma première journée au Festival des Essais. La semaine prochaine, j’y reviendrai avec la deuxième journée qui inclut l’essai de sept véhicules dont, surtout, des sportives!