Blogue d'Éric Descarries, Éric Descarries
Le tout nouveau Jeep Grand Cherokee 4xe…
Le 5 juillet 2023
J’aime les produits Jeep. Cette légendaire marque américaine a, comme vous le savez, vu le jour comme véhicule militaire tout-terrain et tout usage en 1941. Après la guerre, Willys, la compagnie qui avait eu le contrat pour le produire à l’époque, a continué de le construire pour les civils qui voulaient continuer d’utiliser un véritable tout-terrain (Bantam, Willys et Ford ont produit le véhicule, les deux derniers ayant eu la part du lion durant le conflit, mais seul Willys l’a continué).
Quoiqu’il y ait eu quelques variantes plus élaborées de Jeep durant les années cinquante, soixante et soixante-dix, il faudra attendre 1992 pour en voir une version moderne et luxueuse de la marque sur le marché (en tant qu’année modèle 1993) tout de suite après le populaire Cherokee de l’époque. Si le développement en a d’abord débuté avec son propriétaire du temps (Renault-American Motors), ce sera la Chrysler Corporation qui le terminera pour le mettre sur le marché. Avec le temps, les Jeep Grand Cherokee ont évolué conservant quand même une silhouette toujours reconnaissable jusqu’à leur redesign de 2022. En même temps, la motorisation passera d’un six en ligne à un V8 (de plusieurs formats) à un V6 (même turbodiesel de deux sources, Mercedes-Benz et Fiat) à, finalement un quatre cylindres turbocompressé aidé de deux moteurs électriques. C’est de cette motorisation dont il sera question ici.
Donc, avant de commencer, spécifions que le si légendaire V8 Hemi autrefois proposé dans tellement de versions incluant une de performance, n’est plus disponible dans les Grand Cherokee sauf pour les Grand Cherokee L allongés (à sept passagers). Depuis leurs débuts, les Grand Cherokee ne pouvaient accepter que cinq personnes à leur bord. C’en est le cas pour la version hybride enfichable 4xe dont il est question ici.
On pourrait passer des heures à discuter du style du tout récent Grand Cherokee, mais je préfère laisser cette analyse à chaque lecteur ou observateur. En ce qui me concerne, je le trouve superbe et original. Son look fait sérieux et ce design l’identifie très bien (surtout grâce à la calandre à sept orifices!). On ne le confondra pas avec une autre marque. Quant à la version 4xe, on la reconnaîtra d’abord au portillon affichant l’écusson d’un «e» formant une prise de courant à l’aile gauche du véhicule.
L’intérieur du Grand électrifié est presque identique à celui des autres Grand Cherokee. Mon Grand d’essai était de finition Overland et il possédait un intérieur magnifique de grand luxe incluant une sellerie de cuir de goût et une finition irréprochable. Le tableau de bord est vraiment élaboré incluant un grand écran en son centre (et un écran complémentaire devant le passager de droite). Ce ne sont pas les commandes qui manquent, surtout celles à la console du centre pour que le conducteur puisse choisir la fonction qu’il désire selon la route qu’il aura prise et cela inclut des fonctions hors route spécifiques. De plus, notons que ce véhicule est équipé d’une suspension hydraulique ajustable. J’y reviens. Ah! Et le levier de changement de vitesses est remplacé par une roulette rotative!
Les places avant de ce Grand Cherokee Overland sont des sièges baquets chauffants et ventilés avec le massage sur commande. Ils sont plus que confortables! La rangée d’arrières est composée d’une banquette à trois places (avec console centrale rabattable) incluant deux écrans de télé derrière les appuie-tête (le véhicule était équipé de la fonction Amazon Fire TV!). Cet habitacle peut être «éclairé» par un très grand toit vitré ouvrant! La partie tout à l’arrière consacré aux bagages est relativement grand alors que sous le plancher amovible se trouve…un pneu de secours pleine grandeur et une poche spéciale pour y ranger le cordon électrique pour la recharge! En passant, on peut accéder à cet espace de chargement par un simple balayage du pied sous le pare-chocs (avec l’émetteur dans les poches, bien sûr!).
L’aspect mécanique (ou technique, si vous préférez) du Grand Cherokee 4xe en surprendra plus d’un. Au départ, le moteur thermique (mécanique) qui anime ce grand VUS est un quatre cylindres turbocompressé interrefroidi de 2,0 litres qui fait 270 chevaux (construit à Trenton au New Jersey quoiqu’il soit difficile de prouver qu’il ne soit pas inspiré d’un moteur Fiat dont la fiabilité a été éprouvée!). À la place du convertisseur de couple, il y a le moteur électrique de 134 chevaux et, à la place d’un alternateur, il y a un autre moteur électrique (plus petit, celui-là). Tout cela ensemble procure 375 chevaux et 470 li-pi de couple. Presque mieux que la plupart des V8 Hemi du passé! La seule boîte de vitesses disponible est une automatique à huit rapports alors que la traction y est intégrale, bien entendu. Le boîtier de transfert Quadra-Trac II est à deux rapports (incluant Low 4) avec position au neutre. Avec la suspension pneumatique, on peut relever ce Jeep pour faire des excursions hors route, mais il faut se rappeler que les pneus d’origine sont des Bridgestone Ecopia spécifiquement créés pour diminuer la résistance au roulement…donc pas tellement appropriés pour les sentiers!
Sur la route
Vous aurez donc compris que je n’ai pas utilisé ce Jeep Grand Cherokee hors route. Toutefois, il m’a servi à plusieurs déplacements locaux en plus de deux ballades dans les Laurentides. Vu que c’est un hybride enfichable, ce VUS ne fonctionne (à vitesse raisonnable) qu’avec le moteur électrique. Il est alors capable d’une autonomie d’environ 45 kilomètres. Évidemment, si on le pousse, c’est le moteur thermique qui entre en jeu. Si c’est une question de performance qui vous brûle les lèvres, sachez que ce Jeep peut grimper du point mort à 100 km/h en quelque huit secondes et ses reprises sont appréciables, surtout pour un véhicule de quelque 2200 kilos (4800 livres!). En passant, il affiche une capacité de remorquage de 2800 kilos (quelque 6000 livres)!
Il y a différentes façons de conduire le Grand Cherokee 4xe. Mais en choisissant la bonne commande, il est possible de ne rouler qu’en «électrique». Imaginons un utilisateur qui ne doit couvrir que de 15 à 20 km pour se rendre au travail et sensiblement la même distance pour en revenir. Cet utilisateur ne fera donc pas appel à une seule goutte de carburant. Mais il devra charger la batterie tous les soirs. C’est un peu ce que j’ai fait alors qu’à chaque retour à la maison, je rebranchais le Jeep sur une prise extérieure de 120 volts. Le lendemain (après de 10 à 12 heures de charge), je revenais à une charge totale bonne pour une quarantaine de kilomètres. Mes excursions dans les Laurentides ont vite fait de «vider» la batterie. Mais l’ensemble hybride remettait le moteur électrique en action comme s’il s’agissait d’un véhicule hybride «normal».
Je n’ai pas fait d’excursion hors route avec ce Grand Cherokee (d’ailleurs, très peu de gens n’en feront!) vu les pneus vraiment pas indiqués pour ce genre de déplacement. Néanmoins, je l’ai utilisé suffisamment en ville et en campagne pour en apprécier la modération en consommation…et rouler en grand VUS. Évidemment, un tel Grand Cherokee 4xe n’est pas donné. Le véhicule ne vient qu’en des finitions plus poussées. Mais je fais fi des remarques parfois insultantes de certains observateurs qui me diront qu’à ce prix, ils préféreraient un BMW X5 hybride! Évidemment, la concurrence se fera de plus en plus vive. Mais lorsque l’on compare le prix d’un Grand 4xe à celui d’un VUS allemand, en toute honnêteté, on peut se retrouver avec des dizaines de milliers de dollars de différence. Ah, ben oui! Ça paraît mieux de parler de son VUS allemand que d’un vulgaire Jeep américain. Mais, en vérité, il y a plus à faire avec son VUS «américain» qu’avec son carrosse importé. Et puis, c’est un Jeep, non? La marque qui a permis aux Alliés de gagner la Deuxième Grande Guerre! Allez, ne me faites pas commencer!
Au bout d’une semaine, j’ai réussi une consommation moyenne de 6,5 l./100 km. Après 607,6 km, le tableau de bord m’indiquait que 223,5 km avaient été couverts grâce au moteur thermique seul et 384,1 km avec la batterie seulement. Il faut avouer que le système est bon, n’est-ce pas?
Mais là où le bât blesse, c’est à l’achat. Le prix de base d’un Jeep Grand Cherokee Overland 4xe est de 81 485 $. Déjà, c’est assez élevé! Mais mon véhicule d’essai avait des options coûteuses comme une peinture nacrée noire cristal de 495 $, l’ensemble de luxe avec sellerie de cuir Nappa et une foule de commandes pour les sièges de 2 195 $, l’ensemble ProTech avec volant gainé de cuir, lave-glace pour caméra de recul, affichage à tête haute, assistance active de conduite, caméra panoramique, vision nocturne et j’en passe de 3285 $, l’ensemble de divertissement pour les passagers arrière (télés, ports USB vidéo, Amazon Fire TV) de 2695 $, l’écran interactif du passager avant de 1595 $ et l’inévitable taxe d’accise pour la climatisation de 100 $ sans oublier les frais de transport de 2095 $ ce qui se traduit par un prix total de 93 965 $ ! Ouf!
Et un autre grand VUS de Toyota !
Cette semaine, j’ai aussi assisté au lancement médiatique du tout nouveau Lexus TX 350 AWD (quatre cylindres turbo, huit vitesses automatique), 500 (quatre cylindres hybride de 366 chevaux) ou 550 h+ (V6 3,5 litres hybride de 406 chevaux). Ce grand VUS à six ou sept passagers est basé sur le Toyota Grand Highlander, mais il affiche tout le luxe signé Lexus!
Le VUS est impressionnant, mais on n’en connaîtra le prix que plus tard. Ce ne sera pas un grand succès commercial chez nous, mais il saura faire concurrence aux Lincoln Nautilus et Cadillac XT6 de ce monde…entre autres!
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