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L’ATE RENAÎT EN FORCE DE SES CENDRES
(Article publié dans le magazine L’Automobile Carrosserie, octobre 2023)
Par Raynald Bouchard
Après quelques années en dormance, le programme Alternance Travail-Études (ATE) en carrosserie reprend sur les chapeaux de roues, le 30 octobre prochain, sous l’égide du Centre de formation professionnelle à La Prairie lequel couvre le sud-ouest du Québec et la Montérégie en passant par Sorel, Granby et Saint-Hyacinthe.
Évoqué dans l’édition d’août 2023 de L’Automobile, le programme a rapidement gagné la faveur des nombreux carrossiers et des grandes bannières grâce à l’implication des enseignants voulant donner leur lettre de noblesse à la formation professionnelle menant au diplôme d’études professionnelles (DEP) en carrosserie.
En voici les principales caractéristiques :
- Les 15 à 20 étudiants volontaires formant chacune des trois cohortes choisiront individuellement parmi une trentaine de carrosseries inscrites au programme, lesquelles les accepteront comme stagiaires uniques pour quatre épisodes d’une durée de 130 heures chacun.
- Les quatre stages couvrent toutes les facettes de la carrosserie, à savoir les opérations de montage et démontage, le débosselage, la mécanique, la réparation des systèmes électriques, de sécurité et d’aide à la conduite, le redressement de châssis, le remplacement de panneaux structurels ou encore la finition, la peinture et le polissage.
- Grande nouveauté! Les étudiants seront rémunérés de façon évolutive, soit 17 $/heure lors du premier stage, 19$/h pour le second, 21$/h pour le troisième et 23$/h pour le dernier.
- Le carrossier ne pourra plus offrir un emploi après un premier stage, une situation qui auparavant avait le désavantage de mettre hâtivement un terme à la diplomation. L’étudiant devra désormais avoir complété tous les stages requis en plus d’avoir en main son DEP avant de se voir offrir un emploi.
Les conditions gagnantes
Bien sûr, il faut des étudiants enthousiastes et des carrossiers et leur bannière qui appuient l’initiative. Mais pour Stéphane Lecomte, cet enseignant du Centre de formation professionnelle à La Prairie qui a mené le combat avec son groupe de professeurs, « la réussite repose sur la présence désignée d’un mentor au sein de chacune des carrosseries qui prendra l’étudiant sous sa coupe pendant toute la durée du programme. Le respect des séquences d’apprentissage représente aussi une condition gagnante. Quant aux enseignants, ils auront la tâche d’effectuer des visites fréquentes auprès des carrossiers et suivre la progression de leurs étudiants. L’autoévaluation et les correctifs couronneront ce programme expérimental d’une durée de deux ans en souhaitant que l’expérience se dissémine à travers le Québec. »
Débosseleuses diplômées
L’usage du masculin pour alléger cet article dissimule le fait que les jeunes filles sont de plus en plus présentes dans les métiers non traditionnels au sein des écoles de formation professionnelle pouvant atteindre 40 % des effectifs étudiants dans le programme de carrosserie. Vont-elles, comme on semble le croire, se diriger vers la peinture? « Au contraire! s’exclame le professeur Lecomte. Elles ont tendance à choisir le débosselage, une des activités qui offre un meilleur éventail sur le métier de carrossier. »
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