Blogue d'Éric Descarries, Éric Descarries, Pièces et pneus
GMC Canyon Denali, Salon de l’auto électrique et autre Mustang de police…
Le 25 avril 2024
Le pick-up intermédiaire Canyon de GMC a connu une carrière en dents de scie. Au départ, cette camionnette est née sous le nom de GMC S-15, la jumelle de la Chevrolet S-10 qui se devait d’être la concurrente des Ford Ranger, Dodge Dakota, Mazda B et autres petits pick-up de l’époque. Puis, alors que la demande semblait diminuer pour ce genre de véhicule, GM a pris la chance de le redessiner et de lui donner un nouveau nom. Ainsi, le Chevrolet S-10 est devenu le Colorado et le GMC S-15, le Canyon.
L’opération ne fut pas une réussite et les consommateurs se sont alors désintéressés des plus petits pick-up. GM abandonna la production des pick-up intermédiaires en 2012 tout comme une majeure partie de la concurrence.
Mais, en 2015, alors que Ford avait déjà délaissé la populaire Ranger et que GM ne produisait plus les Colorado et Canyon, les analystes de GM se sont rendu compte que les « gros » pick-up étaient devenus trop « gros » et que certains « baby boomer » devenus « empty nesters » (un terme pour identifier les adultes dont les enfants avaient quitté la maison familiale) abandonnaient l’idée de posséder un VUS pour passer à un pick-up plus pratique surtout si ces gens étaient des bricoleurs ou des amateurs de sport mécanisés ou non. L’occasion était parfaite pour ressusciter les pick-up intermédiaires, un créneau alors dominé par Toyota et son Tacoma et Nissan et son Frontier. Le duo Colorado et Canyon fut remis sur le marché et nous avons droit aujourd’hui à une version rafraîchie de cette toute récente génération de Colorado et de Canyon.
Évidemment, les modèles ont eu droit à plusieurs améliorations et tout récemment, j’ai eu l’opportunité de conduire la version de « grand luxe » Denali d’un nouveau GMC Canyon. Il faut spécifier ici que les Canyon, comme les Colorado, voire même les Ford Ranger et Toyota Tacoma ont subi un certain retard dans leur évolution, une conséquence de cette fameuse « pandémie » qui a changé nos vies.
Donc, voici cette GMC Canyon Denali en format Crew Cab dans toutes sa splendeur. Encore une fois, la Canyon se veut une version légèrement plus luxueuse de la Chevrolet Colorado ce qui expliquerait la finition plus élaborée de l’intérieur. Toutefois, cette « amélioration » n’est pas si évidente dans les versions de base. C’est pourquoi GM a choisi de créer la version de luxe Denali (aussi dédiée aux autres camionnettes GMC) pour la Canyon. C’est ce que vous voyez sur les photos accompagnant ce texte. Plusieurs observateurs se demanderont certes pourquoi je n’ai pas choisi la version ATX4 (hors route) plus agressive, mais j’avais déjà réservé ce genre de version chez Chevrolet, la ZR2. Hélas, elle vient de m’être retirée parce que c’était un modèle 2023 (il n’y a aucune différence entre les 2023 et 2024…).
Finalement, voici la GMC Canyon Denali dans toute sa beauté et toute sa splendeur. Bien entendu, ce n’est certes plus la Canyon des années 2014 qui se voulait plutôt abordable et discrète. Oh! Ce genre de petit pick-up plus dégarni est toujours disponible…mais ce n’est pas ce que GM veuille bien que l’on achète! Mais il faut dire que la Canyon Denali est loin d’être vilaine. Je vous laisse donc juger par vous-même du style de cette camionnette…qui ne manque pas d’attirer l’attention (la version Denali n’est disponible qu’avec la cabine d’équipe et la caisse de six pieds et deux pouces). Surtout qu’elle affiche des airs de ressemblance évidents avec la grande GMC Sierra Denali!
L’intérieur a aussi profité de la finition Denali. Au départ, le tableau de bord est très élégant. Et c’est ce qui en fait la différence avec celui du Canyon. Les quelques touches de luxe appliquées à la planche de bord du Canyon Denali l’aident à se distinguer. L’instrumentation y est complète ainsi que les informations. Dans le cas de ces dernières, cependant, il faut effectuer quelques recherches pour tout saisir.
Les sièges avant sont confortables et l’environnement invitant. Toutefois, les places arrière, quoique luxueuses sont un peu serrées, surtout au niveau du débattement pour les jambes. Le coussin des sièges arrière se soulève pour un peu de rangement hors de vue des curieux.
Quant à la caisse, un peu courte pour plusieurs entrepreneurs, son plancher n’est pas assez large entre les passages des roues pour y loger le traditionnel contreplaqué de 4 x 8 pieds à plat. D’ailleurs, aucun pickup intermédiaire n’offre cet espacement ce qui me fait dire qu’il pourrait y avoir une collusion entre les constructeurs automobiles en ce sens…peut-être pour encourager les ventes des plus grands pick-up qui présentent, eux, une telle caractéristique plus pratique. J’ai aimé le fait qu’il y ait des points d’arrimage utiles dans cette caisse, des marches dans le pare-chocs arrière pour accéder à cette caisse et un petit compartiment dans le panneau intérieur, encore pour un peu de rangements. Notez que la finition intérieure de ce panneau (où se trouve le compartiment) inclut une règle incrustée pour des besoins de mesure.
Une mécanique différente
En relançant ce modèle l’an dernier, GMC a fait comme Chevrolet. Il n’y a plus de moteur V6 au catalogue (le diesel étant déjà disparu) alors que l’ancien quatre cylindres a été remplacé par le même L4 DACT turbocompressé de 2,7 litres qui anime les Silverado et Sierra de base. Cela se traduit alors par une puissance très acceptable de 310 chevaux et 430 li-pi de couple. Toute cette puissance passe par une boîte automatique à huit rapports de GM et, dans le cas de ma Denali, par la motricité aux quatre roues sur commande électronique. Les pneus (d’origine) étaient des Bridgestone Dueler relativement confortables et peu bruyants. Ce n’étaient, toutefois, pas des pneus spécifiquement destinés à des excursions hors route.
Sur la route
Comment se comporte alors le GMC Canyon Denali sur la route? Disons que le choix du seul moteur à quatre cylindres peut sembler logique, car il est suffisamment puissant et rapide. Passer du point mort à 100 km/h peut demander environ 8 secondes, mais les vitesses de reprises sont plus impressionnantes. Toutefois, j’ai trouvé agaçant les vibrations du moteur lorsqu’arrêté à une intersection. Curieusement, à certains moments, ces vibrations disparaissaient.
Bien souvent, ces camionnettes intermédiaires à quatre roues motrices sur commande ont une suspension très ferme qui font sautiller le véhicule au moindre défaut sur la route. Mais, dans le cas du Canyon Denali, les occupants peuvent jouir d’une certaine souplesse de sa suspension, du moins pour les premières étapes d’amortissement. C’est pour dire qu’en finition Denali, ce Canyon est très confortable et sa tenue de route plus rassurante. De plus, j’ai bien apprécié les marchepieds qui facilitent l’accès à l’habitacle. Cependant, ils ne sont pas rétractables.
J’avais décidé de ne pas aller faire de sentier hors route avec le Denali alors que j’attendais la version ZR-2 du Chevrolet Colorado au cours des jours suivants. Malheureusement, ce dernier, je le répète, n’était plus disponible pour les membres de la presse et je devrai attendre le remplacement du ZR2 ou une version At4X pour ce faire. Par contre, je suis persuadé que la Canyon Denali saurait bien se débrouiller dans un sentier plus ou moins exigeant. Pour pousser un peu plus la machine, il lui faudrait des pneus appropriés pour les sorties hors route.
Si vous tenez à remorquer avec le Canyon Denali, sachez que GM en limite la capacité de traction à 7700 livres (ce qui est mieux que la limite de 6000 livres de la version AT4X !). En ce qui a trait à la consommation de carburant, EnerGuide Canada l’estime à 13,5 l./100 km en ville et 11,0 sur route pour une moyenne de 12,4 l./100 km. Vu que j’ai fait plus de déplacements urbains, je me suis retrouvé avec une consommation de 15,7 l./100 km selon mon calcul à la pompe !
Mais combien vaut un tel camion? De base, le Canyon que je conduisais valait 59 063 $. Si on lui ajoute le toit ouvrant électrique optionnel, il faut calculer 1150 $ de plus. L’ensemble de remorquage ProGrade $ 750 $. L’alternateur 220A? 175 $. Enfin, ajoutez les 100 $ de taxe d’accise fédérale pour le climatiseur et les 2095 $ pour le transport et la préparation et on se retrouve à un total de 63 873 $.
La GMC Canyon a plusieurs concurrentes à affronter à commencer par les légendaires Toyota Tacoma (toutes nouvelles pour 2024), les populaires Ford Ranger (aussi toutes nouvelles), les Nissan Frontier, les Jeep Gladiator et j’en passe. Mais il ne faut surtout pas oublier ses jumelles les Chevrolet Colorado. Oui, une Canyon sera plus coûteuse qu’une Colorado. Mais alors pourquoi plus cher pour un véhicule semblable? Parce que GM a su donner à la Canyon une petite touche de luxe qui ne se retrouve pas sur la Colorado et cela, c’est encore plus évident avec la finition Denali!
Le succès du Salon de l’auto électrique expliqué
Il fut un temps où je me demandais pourquoi je me sentais obligé de visiter le Salon de l’auto électrique de Montréal que quelques mois après le plus imposant Salon de l’auto de Montréal (où l’on y retrouvait une grande majorité des voitures électriques que l’on pouvait voir au Salon de l’auto électrique !). Je crois avoir compris. Quatre mois, dans le domaine de l’automobile, c’est presque une éternité. Il s’y produit alors plusieurs dévoilements, dont certains d’importance. Puis, il pourrait y avoir moins de monde et des personnes-ressources plus disponibles (surtout que ce salon ne dure que trois jours).
Je me suis donc rendu la semaine dernière et non seulement j’y ai trouvé l’ambiance moins stressante (malgré le nombre imposant de visiteurs qui s’y trouvaient), mais aussi plus conviviale. J’y ai aussi rencontré beaucoup d’amis et fait de nouveaux contacts.
Le Salon nous a fait savoir que quelque 31 618 personnes s’y sont présentées (il faut dire que la veille, le prix de l’essence avait bondi à plus de 1.90 $ le litre…(du vrai vol surtout que l’on expliquait cette hausse par le prix encore exagéré de l’ajout d’additifs supposément pour aider le carburant à ne pas réagir à la chaleur de l’été!) alors, il y avait 80 exposants et 69 véhicules de 23 marques. Il faut aussi dire que les organisateurs ont dû se contenter des dédales sous les estrades du Stade Olympique (alors que l’aire principale venait d’y être fermée pour des travaux de rénovation). Ce Salon a, selon mes observations, sa place dans le calendrier des évènements automobile dans la région montréalaise ce qui explique aussi la présence de grands constructeurs qui, comme Stellantis, nous avait bien fait savoir en janvier dernier qu’ils ne participeraient pas aux salons au Canada en 2024 (pourtant, après avoir boudé le Salon de Montréal, il s’est présenté à celui de Toronto!..sa présence au Salon de l’auto électrique serait-elle une façon de s’excuser auprès des Montréalais ?). Maintenant, il n’y a plus à attendre où il se produira en 2025!
La saga des Mustang de police
Je reviens sur cette saga des Mustang de police qu’un journaliste (peut-être en manque de bons sujets?) a su fustiger lorsqu’il les à découvert à Laval.
Je suis un peu surpris de constater que les administrateurs de Laval se soient excusés tant bien que mal pour ce choix que l’on veut considérer comme controversé. Ça me rappelle au milieu des années quatre-vingt-dix que les Montréalais avaient critiqué le choix d’Explorer à deux roues motrices pour les patrouilleurs de la ville disant que « l’on gâtait trop nos policiers avec des VUS »! Aujourd’hui, ce ne sont pas les VUS de police qui manquent. D’ailleurs, il y a de moins en moins de berlines disponibles pour cette tâche alors que celles-ci peuvent coûter aussi cher (sinon plus) que les dites Mustang électriques.
Le côté positif de l’achat de Mustang électrique par Laval (et j’en suis des payeurs de taxes de cette ville), c’est que les techniciens des garages de la ville seront parmi les premiers à se familiariser avec la technologie électrique de l’automobile avant les autres. Il n’y a pas de bornes? Il est grand temps d’y voir, car d’ici une dizaine d’années, les autos électriques seront certes plus populaires sur nos routes. Oh! La version GT plus rapide? Croyez-vous que les automobilistes délinquants ralentiront avec les autos électriques (ou encore les nombreuses voitures de performance ou exotiques qui gagnent en popularité)? Une Mustang Mach-E GT sera capable de les pourchasser au besoin.
Vous souvenez-vous de l’achat d’une Camaro Z28 par la Ville de Laval il y a quelques années? Cet achat fut vivement critiqué…pendant que plusieurs corps policiers des États-Unis se procuraient des Mustang LX V8 et Camaro Z28 pour les patrouilles sur les autoroutes américaines? On a salué la Ville de Repentigny l’année dernière pour son achat d’une Mustang Mach-E électrique pour ses patrouilles! Et on fustige Laval pour voir plus loin que le bout de son nez?
Si vous étiez abonnés aux publications spécialisées dans le domaine, vous sauriez que plusieurs autres endroits se procurent des Mustang électriques pour leurs patrouilles (comme j’ai pu le démontrer la semaine dernière avec la photo d’une telle Mustang de la police de San Diego). Déjà que la police de Boulder au Nevada vient de signer un contrat pour 57 Mach-E électriques pour ses patrouilleurs! À des prix concurrentiels aux « polices cruisers » spéciaux. À Bridgewater en Nouvelle-Écosse, ce sont des Tesla…En Caroline du Nord, ce sont des Mustang GT V8…
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