Blogue d'Éric Descarries
Mercedes-Benz C300 4Matic, et les nouveautés du Salon de Chicago
Le 9 février 2023
Une autre semaine d’hiver, un autre essai de Mercedes-Benz. Et comme les deux dernières semaines étaient tout aussi différentes l’une de l’autre, les deux Mercedes aussi. En effet, après quelques jours à conduite une superbe berline CLS de performance dans des conditions enneigées, cette fois, il s’agit d’une autre berline, mais plus modeste durant des jours parfois enneigés, mais surtout très froids, la C300.
La berline C300 du constructeur allemand a été complètement redessinée tout récemment (alors que les versions coupé et cabriolet sont reconduites en 2023 attendant leur tour pour un redesign) Toutefois, la plus récente C300 conserve son air à la fois presque classique, mais aussi moderne (en passant, je suis content de conduire une voiture immatriculée au Québec, car dans bien d’autres endroits, la C300 doit avoir une plaque à l’avant et…c’est laid, car la plaque est déportée vers la gauche…!) . On y reconnait le style typique de la marque qui donne à cette auto intermédiaire une allure ressemblant à celle de la plus imposante berline de Classe S du même constructeur. Même l’intérieur affiche un look semblable à celui de la plus coûteuse et plus volumineuse Classe S.
Justement, parlons de cet intérieur. Mercedes-Benz a toujours été reconnue pour ses intérieurs superbement bien aménagés et la Classe C de 2023 n’y échappe pas. Sauf pour un accès un peu difficile à cause du toit fuyant (mais plus facile que pour la CLS !), la première prise de contact avec la toute récente Classe C est plutôt agréable. Dès que l’on se glisse derrière le volant, on sent que l’on fait affaire avec un produit construit avec attention et délicatesse. Tout y est presque parfaitement assemblé, et ce, avec des matériaux qui en reflètent la qualité. Le tableau de bord de la nouvelle Classe C peut, de prime abord, sembler un peu torturé, mais on se rend vite compte que tout y a été mis en place avec soin…sauf pour les multiples commandes tactiles.
En effet, les designers et ingénieurs du constructeur allemand ont choisi de concentrer la plupart des commandes et instruments dans deux écrans qui semblent suspendus au tableau de bord. Le premier, un peu plus petit, transmet toutes les informations de la conduite incluant le compteur de vitesse qui reproduit ses chiffres en réflexion dans le pare-brise, un instrument de mesure que j’apprécie tout particulièrement. Le deuxième écran, celui du centre qui fait partie de ce que le constructeur appelle le MBUX pour Mercedes-Benz User Experience, est vraiment plus grand et, alors que ses reproductions des cartes routières sont d’une grande clarté, il contient aussi des commandes de la radio, du chauffage et d’autres accessoires, tous par fonction tactile. Si vous n’avez pas aimé la «tirette» du volume des Cadillac du passé sur leur écran tactile, vous allez prendre un bon bout de temps pour vous habituer à celle de cette berline Mercedes. Plus encore, la commande du volume reproduite sur le (petit) volant est, elle aussi, tactile! Mais elle est très petite et exige que le conducteur retire son gant pour qu’elle soit activée! Il en va de même pour toutes les autres commandes au volant (et elles sont nombreuses!). Petit conseil, vaut mieux utiliser les commandes vocales (en commençant par «Hey, Mercedes») pour des résultats plus efficaces. Autrement, il vous faudra faire vos propres expériences. Par exemple, je n’ai jamais réussi à trouver le commutateur du volant chauffant (toutes les références sur Internet me relancent à une commande à la gauche de la colonne de direction, ce que ma voiture d’essai n’avait pas!) jusqu’à ce que je me rendre compte que le volant chauffant s’activait du moment où j’activais le chauffage du siège du conducteur!
Justement, en ce qui a trait à ces sièges, ceux d’avant sont très accueillants et confortables et ceux d’arrière ne sont pas si mal non plus. Toutefois, malgré le fait que le constructeur ait annoncé une extension de l’empattement ce qui devrait donner plus de place pour les jambes des passagers d’arrière, ces places manquent encore une fois de «générosité»! Pour le coffre, Mercedes-Benz publie un volume semblable à celui de l’année dernière, mais je trouve que, physiquement, il pourrait y avoir un peu moins de place utilisable vu la forme plus torturée de la caisse.
Ce que j’ai trouvé plus intéressant, c’est ce que l’on trouve sous le capot. La force motrice de la C300 vient d’un quatre cylindres de 2,0 litres turbocompressé récemment revu de 255 chevaux et 295 li-pi de couple qui est maintenant combiné à un moteur électrique de 48 volts qui développe 20 chevaux et 148 li-pi de couple pour de courtes durées de puissance additionnelle. Ce moteur électrique qui remplace l’alternateur sert aussi à redémarrer le quatre cylindres lorsque ce dernier est neutralisé lors d’un arrêt prolongé. La seule boîte de vitesses livrable est une automatique à neuf rapports combinée à la traction intégrale 4MATIC. La direction est électriquement assistée alors que le freinage, très efficace, est à quatre disques. En ce qui concerne les pneus, d’usine, cette C300 utilise des 225/40-19 à l’avant et des 225/35-19 à l’arrière (sur jantes optionnelles AMG sur mon véhicule d’essai), mais pour la circonstance (pneus d’hiver obligatoires), ma voiture d’essai était équipée de pneus d’hiver Pirelli Sottozero (moins larges que ceux de la CLS de la semaine dernière, mais nettement plus efficaces).
Sur la route
Encore une fois, je me suis fait jouer un tour avec une semaine d’hiver à la fois enneigée et surtout très froide mais, dans l’ensemble, j’ai été très satisfait du comportement routier de cette berline. Malgré des froids très profonds (encore plus froid que moins 25 degrés Celsius!), rien n’y a fait défaut sauf que, le jour même du retour de mon véhicule, l’écran de l’ordinateur s’est embrouillé… En trouvant quelques portions de route sèches, j’ai pu vérifier les accélérations de la C300 qui, de 0 à 100 km/h, ont tourné autour des six secondes! Quant aux reprises, elles m’ont paru très raisonnables malgré le fait que la boîte auto ait à rétrograder de plusieurs rapports pour être efficace! Les pneus Sottozero avaient plus de prise dans la neige que ceux (plus larges) de la CLS de la semaine dernière. Toutefois, malgré une position plus «douce» (Normal) de la suspension, celle-ci était quand même ferme (mais pas rigide comme sur la CLS). Utiliser la C300 en ville fut un vrai charme et, grâce aux caméras extérieures et autres capteurs, la voiture s’est avérée facile à garer! Autrement, cette Mercedes intermédiaire est facile à conduire et, malgré son allure effilée, il est presque facile d’y voir tout le tour. Toutefois, j’aurais aimé des rétroviseurs un peu plus grands. En passant, cette C300 était équipée d’un système de freinage automatique d’urgence qui a «décidé» d’appliquer les freins…sans que je lui demande… sur l’autoroute 440 en plein trafic! Cette surprise n’a duré que l’espace d’une seconde et pourtant, il n’y avait aucun obstacle autour de la voiture! C’est la deuxième fois que cela m’arrive, la première fois avec une Challenger GT (et toujours sur la 440!). Toutefois, il neigeait légèrement ce soir-là!
Pour la consommation, j’ai calculé 12,19 l./100 km à la pompe (mais souvenez-vous qu’il a fait vraiment froid!). Notez que Mercedes-Benz conseille de l’essence super pour cette voiture. Le guide canadien de Ressources Naturelles en annonce une consommation de 9,9 en ville et 7,1 sur route…mais en conditions idéales!
Le prix de base de la C 300 commence à 56 700 $. Dans le cas de mon véhicule d’essai, il faut ajouter 3200 $ pour le système de navigation, la sellerie de cuir, la radio satellite et la ventilation des sièges, 3400 $ pour les caméras, une illumination spéciale et autres options spécialisées ce qui nous amène à quelque 63 300 $ plus le transport et les taxes….
Alors que tant de consommateurs se lancent vers les VUS de tout gabarit, il est rassurant de constater que Daimler nous propose encore des berlines Mercedes-Benz généralement haut de gamme. Surtout avec la traction intégrale idéale pour les déplacements hivernaux!
Sur la route
Évidemment, je le répète, mes impressions de conduite se sont déroulées en plein hiver canadien ce qui ne rendra pas justice aux capacités de cette spectaculaire voiture. Toutefois, il y a des amateurs de la marque qui n’hésiteront pas à choisir la CLS AMG 53 pour leurs déplacements en hiver puisque, après tout, cette auto est à traction intégrale.
Au moins, j’ai eu droit à quelques jours superbes sur pavé sec pour prendre mes premières notes. Quoique méfiant des routes froides, j’en ai conclu qu’il est possible de passer du point mort à 100 km/h en quelques cinq secondes (merci au système 4MATIC). Et les reprises sont tout aussi impressionnantes. Il est possible de tirer le «maximum» du comportement routier de cette auto avec les palettes de changement de vitesse au volant (mais je vous conseille de demeurer méfiant des conditions de la route durant la saison froide). De ce que j’ai lu, l’AMG 53 est capable de vitesses maximales très impressionnantes, mais ce n’est pas à conseiller de les essayer sur nos routes locales pour bien des raisons…incluant celles des forces de l’ordre!
Ce que peu de reportages vous indiqueront, ce sont les impressions de conduite durant une véritable tempête de neige de plus de 25 centimètres. C’est ce que j’ai vécu avec cette belle auto sur une des autoroutes ceinturant Montréal. Et celle-ci n’avait pas encore été déblayée!
L’auto est basse et les pneus sont larges. Rien pour vous encourager à conduire vite dans de telles circonstances. Mais, malgré une certaine sensation de «flottement» sur la neige épaisse, la combinaison de la traction intégrale et de pneus appropriés s’est avérée efficace…mais pas nécessairement des plus rassurantes! Pousser au-delà de 70 ou 80 km/h était plutôt risqué…
Autrement, lors de mes déplacements réguliers en situation urbaine, cette belle berline haut de gamme est demeurée fiable et prévisible. J’ai, toutefois, quelques remarques négatives incluant l’accès difficile à l’intérieur (toit très bas et profilé) et une complexité exagérée du fonctionnement des commandes. De plus, surtout chez nous, je crois qu’un essuie-glace serait utile à la lunette arrière qui est très inclinée et où la neige s’accumule facilement.
En ce qui a trait à la consommation lors de mon essai (hivernal, rappelons-le), mes calculs à la pompe se sont soldés à 13,5 litres aux 100 km (avec de l’essence Super, soulignons-le). Et le prix? Que diriez-vous de 122 146 $ pour la version AMG 53 Edition 429? Décidément, cette berline Mercedes n’est pas pour tout le monde. Et encore faut-il avoir le courage de la rouler en hiver, surtout lors d’une tempête. Mais, souvenez-vous, ce sera la dernière production d’une telle bagnole. Ça vaut la peine d’y penser…
C’est reparti!
Bon! Après le Salon de l’auto de Montréal (malgré les «absents»), on constate que les activités automobiles reprennent un peu de vigueur. Après les 24 Heures de Daytona de la semaine dernière, nous avons eu droit au Busch Clash en NASCAR (sur petite piste ovale d’un quatre de mille ce qui a résulté en de nombreux accrochages et une vitesse moyenne de…21,8 milles à l’heure (35,1 km/h) alors que cette semaine se déroulera le Salon de l’auto de Chicago, un évènement qui a toujours attiré sa très grande part de visiteurs et où l’on devra voir le dévoilement public du grand VUS Toyota Grand Highlander allongé, de la nouvelle Subaru Crosstrek et du nouveau grand VUS Atlas de Volkswagen. À venir, toutes les courses gravitant autour de l’épreuve Daytona 500 de NASCAR et…la Saint-Valentin!
Donc, joyeuse Saint-Valentin!
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