Anne Bourgoin, Gestion d'entreprise de l'industrie de la carrosserie
LE DÉFI DE LA PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE EN CARROSSERIE
(Article publié dans le magazine L’Automobile Carrosserie, octobre 2023)
Par Anne Bourgoin
De nombreux secteurs doivent désormais relever un défi de taille : la pénurie de main-d’œuvre. Et si tous sont affectés par le problème du vieillissement de la population, chaque secteur doit jongler avec ses défis propres. En carrosserie, la formation tout comme la répartition salariale ont été négligées. Et, par-dessus tout, un stress omniprésent plane dans les ateliers et y affecte l’ambiance.
C’est en tout cas le constat que pose Peter Sziklai dans un article paru en 2022. Et il sait de quoi il parle, lui qui est propriétaire d’un atelier de carrosserie en Colombie-Britannique depuis 1983 et possède Tsawwassen Collision Ltd depuis 1995.
L’argent ne fait pas le succès
Tous les acteurs de l’industrie, qu’ils soient propriétaires, techniciens forfaitaires ou consultants, doivent faire croître leurs revenus. Mais plusieurs articles ont démontré au cours des derniers mois que le monde de la réparation de la carrosserie doit être abordé différemment. L’ajout de personnel en surplus, même s’il engendre des coûts supplémentaires, est désormais envisagé pour réduire le stress, mais également afin de permettre aux employés de se développer ou de rester à jour dans leurs compétences. C’est aussi le moyen de reconnaître que le domaine de la réparation de carrosserie est devenu beaucoup plus complexe et nécessite plus de techniciens chevronnés.
Les écarts de salaire entre professions demeurent un problème difficile à résoudre. Les employés jasent entre eux et finissent par découvrir que le peintre est payé davantage que le technicien réparateur, qui est lui-même payé plus que l’estimateur en dommages. Les frustrations engendrées par les iniquités causent des dommages irréversibles à une équipe et, par conséquent, aux revenus de l’atelier.
Forfait ou tarif fixe?
Peter Sziklai a fait le choix, et le pari, de la rémunération à forfait, laquelle coûte environ 10 % de plus que s’il dirigeait un atelier à tarif fixe. Le but? Une rémunération répartie beaucoup plus équitablement et un niveau d’insatisfaction dans l’atelier au plus bas. « Si vous attendez de votre technicien forfaitaire qu’il répare correctement cette nouvelle voiture alors que vous le laissez faire les recherches sur la réparation correcte, vous vous trompez. Payez-lui un salaire équitable et assumez vous-même le coût de l’apprentissage. Cela vous coûtera de l’argent aujourd’hui, mais sera rentable à l’avenir. », souligne-t-il dans l’article.
Il est vrai qu’une telle approche permet d’être en mode proactif plutôt que réactif et de préparer le futur. De plus, vous assurez la motivation de votre employé ainsi qu’un sentiment de reconnaissance, ce qui permet généralement de garder ses employés à long terme et de faire de ceux-ci d’excellents recruteurs.
N’oubliez pas d’être à l’écoute de vos employés. Ils ont souvent besoin de parler, alors il faut que quelqu’un les écoute!
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