Blogue d'Éric Descarries, Éric Descarries, Pièces et pneus
Le Chevrolet Silverado 2500 High Country et plus encore
Le 16 mai 2024
En novembre dernier, je publiais dans ce blogue mes impressions concernant le pick-up Ford Super Duty F-250, une très grande et robuste camionnette qui n’est pas très souvent couverte par le média automobile vu son application plus pointue. Ce genre de grand pick-up n’a rien de sportif et, au prix où il se vend, ce n’est pas une « star » dans le domaine. Toutefois, les grands pick-up de Classe 2 d’une capacité de 6000 à 10 000 livres chargés ont leur clientèle, soit du côté professionnel ou du côté récréatif.
Dans le cas du F-250, Ford m’avait prêté une camionnette vraiment professionnelle à moteur V8 à essence très puissant (et surtout très nouveau) proposée dans une finition de base XL qui s’adressait plus à des utilisateurs professionnels (commerciaux ou municipaux) alors que la semaine dernière, Chevrolet (de GM Canada) me confiait le concurrent plus direct du F-250, le Chevrolet Silverado 2500, mais, dans ce cas, en format High Country de luxe. Vous aurez alors compris que ce Silverado s’adressait plus aux utilisateurs aux besoins récréatifs comme les amateurs de caravaning ! Par conséquent, j’ai analysé ce High Country en conséquence.
Au départ, mentionnons que la gamme Silverado (tout comme sa jumelle Sierra) a été révisée pour 2024 avec une calandre redessinée et surmontée de phares plus stylisés. Il faut dire qu’au départ, les designers de GM ont dû travailler pour donner une plus belle « gueule » à ce Chevrolet, car celle des années précédentes n’était pas de toute élégance. Cette fois, c’est réussi! La massive carrosserie à quatre portes était combinée à une caisse de 6,5 pieds spécialement équipée pour recevoir une attache à sellette ou l’attache à col-de-cygne (goose neck) dans le plancher. J’y reviens.
L’intérieur du Silverado 2500 High Country est relativement semblable à celui de la version 1500. Ce qu’il faut souligner ici, c’est que le tableau récemment redessiné est nettement plus agréable à l’œil que le modèle précédent. En effet, dans le passé, plus d’un observateur avait reproché à Chevrolet de faire des tableaux de bord plus fades dans ses Silverado alors que les Ford F et (Dodge) Ram proposaient à leurs clients des planches de bord plus élégantes, mieux décorées. Donc, le tableau de bord du plus récent Chevrolet Silverado incluant la version plus robuste 2500 est certes plus intéressant à regarder même si les résultats chez Ford et Ram demeurent un peu plus élaborés.
J’ai donc trouvé le tableau de bord de mon High Country 2024 très bien présenté avec un bloc d’information très lisible devant le conducteur (GM avait ajouté la lecture à tête haute par réflexion dans le pare-brise au véhicule) et une foule de commandes redondantes au volant (dont celles du volume de la radio derrière la branche de droite de ce volant). Le centre est bien occupé par l’écran du système de navigation et de la radio alors que le passager a droit à une finition élégante. La console centrale est imposante avec plusieurs compartiments de rangement (le levier de vitesses est à la colonne de direction).
Quant aux sièges avant (d’une version High Country, spécifions-le), ils sont très confortables (ajustables), visiblement conçus pour de longs voyages (une chance que ce Chevrolet était équipé de marchepieds escamotables automatiques qui facilitaient l’accès à l’habitacle). Les places arrière sont généreuses à souhait avec beaucoup d’espace pour les jambes des occupants. Les coussins se replient pour offrir encore plus d’espaces de rangement (invisibles aux curieux de l’extérieur) ou un espace de chargement intérieur pour de larges objets que l’on veut protéger des intempéries. La glace arrière a une petite ouverture électrique alors que le toit est équipé d’une glace ouvrante aussi électrique.
La caisse, quoiqu’un peu courte (n’oubliez pas qu’il s’agit d’une camionnette d’équipe à quatre portes), elle était surtout destinée à des amateurs de caravaning. Toutefois, elle avait des points d’arrimage pratiques et surtout des ouvertures couvrables dans le plancher de la caisse pour y attacher la structure d’une sellette et même une ouverture en plein centre pour la sellette (cachée) d’une remorque à col-de-cygne (goose neck), une option de 630 $ ! Il y avait aussi une prise de courant simple dans le flanc droit intérieur et de très utiles marches dans la partie avant de la carrosserie et d’autres marches dans les pointes du pare-chocs arrière.
Quant au panneau arrière (rabattable par télécommande), il incluait une partie supérieure aussi rabattable et la possibilité de le transformer en marche pour grimper dans la caisse! En passant, la capacité de charge de la caisse de mon High Country 2500 d’essai était de 3 817 livres alors qu’une version 1500 affiche une capacité de 2260 livres!
Toute une mécanique
Je ne m’arrêterai pas trop sur la suspension hors-route Z71 avec amortisseurs Rancho et régulateur de vitesse en descente de pente, car je ne crois pas que ce grand Silverado soit le véhicule le plus approprié pour des excursions hors-route (quoique ce soit possible, surtout pour les habitants et visiteurs du sud-ouest américain…).
Cependant, je dois préciser qu’au lieu du V8 à essence de 6,6 litres GM de 401 chevaux et 464 li-pi de couple offert en équipement de base sur les Silverado 2500, j’ai eu droit au V8 turbodiesel (aussi de 6,6 litres) Duramax de 470 chevaux et 975 li-pi de couple combiné à une boîte automatique à 10 rapports du réputé fournisseur Allison. Notons que cette combinaison mécanique peut tirer jusqu’à 36 000 livres dans les versions les plus robustes de Silverado d’applications commerciales, mais, dans le cas d’une version 2500, cette capacité est limitée à 18 510 livres (mieux que les 13 300 livres des Silverado1500). Bien entendu, ce Silverado était à quatre roues motrices sur demande, le tout étant contrôlé par une commande électrique au tableau de bord. Les pneus équipant mon High Country d’essai étaient des Goodyear Wrangler de grandeur 275/65 R20, des versions très capables en terrain moins hospitalier. Mais il faut alors tenir compte des plus de 7500 livres du poids du véhicule.
Sur la route
Conduire un bahut de la dimension d’un Silverado 2500 demande un peu de discernement, ce n’est certes pas un jouet ni une voiture compacte. Une fois derrière le volant, on est vite impressionné par l’imposant capot surélevé.
Mettre en marche implique qu’il faille attendre quelques secondes (trois ou quatre) avant que le démarreur s’active question de laisser les bougies de réchauffement des chambres à combustion faire leur travail. Une fois lancé, le moteur diesel émet un certain son audible, mais il devient rapidement plus silencieux que l’on s’y attendait! C’est le résultat du récent travail des ingénieurs de GM pour améliorer ce moteur.
Une fois en vitesse, le véhicule avance à un bon rythme encore une fois avec un peu de bruit. Mais le conducteur s’aperçoit rapidement que la grosse caisse se déplace très rapidement (de 0 à 100 km/h peut demander moins de 10 secondes, ce qui est impressionnant pour un véhicule de ce poids). Le passage des rapports de la boîte de vitesses est à peine perceptible et au bout d’un certain moment, c’est à peine si l’on entend le bruit du V8. C’est encore plus évident en vitesse de croisière alors que ce même V8 est très silencieux. Les reprises sont vraiment rassurantes, mais il faut toujours se souvenir qu’il s’agit d’un camion de plus de 7500 livres quand vient le moment de freiner. Oui, le freinage à disques est efficace, mais le poids y est toujours! Quant à la direction, elle est tendre sans être légère. La tenue de cap est relativement précise sur autoroute, mais il faudra considérer la remorque s’il y en a une attachée au camion. Il est possible de commander l’aide visuelle à l’alignement pour attacher la remorque ce qui est recommandé sur un tel pick-up.
Le High Country dont il est question ici est un véhicule idéal pour de longues randonnées surtout grâce à son silence et à sa douceur de roulement. C’est pourquoi il serait aussi recommandable pour du caravaning avec d’imposantes remorques. Toutefois, ce n’est pas le véhicule idéal pour des déplacements urbains. Malgré ses superbes caméras (que l’on peut contrôler à l’aide de l’écran au tableau de bord), le Silverado 2500 n’est certes pas destiné aux stationnements en situation urbaine. Mais avec un peu de pratique…c’est possible.
En ce qui a trait à la consommation, souvenez-vous qu’au Québec, le carburant diesel (que nos amis européens aiment appeler « fioul » (…forcément de l’anglais « fuel »…) est plus cher que l’essence régulière. Mais un moteur diesel est aussi moins énergivore. Lors de mon essai, j’ai « réussi » une consommation moyenne (calcul à la pompe) de 21.12 l.!100 km (!) en déplacements moitié urbains, moitié autoroutiers alors que l’indicateur au tableau de bord marquait 19,8.
Le véhicule vous intéresse? Ce Silverado 2500 4WD High Country affichait un prix de base de 93 699 $. À cela, il fallait ajouter 2865 $ pour l’ensemble High Country (avec toit ouvrant vitré électrique), 630 $ pour l’ensemble d’attache col-de-cygne, 440 $ pour l’ensemble Z71 Off-Road, 10 995 $ (!) pour le moteur turbodiesel, 1725 $ pour les marchepieds escamotables automatiques, 325 $ pour le panneau arrière Multi-Flex, 315 $ pour les carpettes intérieures, 255 $ pour l’ornementation noire (!) 240 $ pour le ralenti ajustable élevé et 85 $ pour les témoins DEL sur le toit. Il y a, au contrat, une déduction de 50 $ pour des feux arrière en animation (!), mais un ajout de 100 $ pour le climatiseur et 2200 $ pour les frais de livraison pour un grand total de 113 824 $…plus taxes!
Enfin, il est intéressant de moteur que le V8 turbodiesel est garanti pour cinq ans ou 160 000 km. Utile à savoir si vous désirez faire le tour de l’Amérique en caravaning!
Une petite visite intéressante
La semaine dernière, après une rapide course dans le quartier de Pont-Viau à Laval, j’ai eu l’opportunité de passer devant l’atelier de Low Rider Montréal dont la porte était ouverte. Y voyant le technicien à l’œuvre sous une Chevrolet El Camino 1959 modifiée, je m’y suis arrêté. J’y ai été bien reçu par l’homme en question, Abel Giroux, maître des lieux, qui était occupé à remplacer le châssis original de la Chevrolet par un nouveau châssis plus robuste et caissonné (boxed) avec moteur Chevrolet V8 LS plus moderne (car les châssis originaux subissent, selon M. Giroux, tellement de chocs en opération et en démonstration qu’ils doivent être modifiés et renforcés en conséquence).
Ne voulant pas trop le déranger, j’ai pris quelques photos et je suis parti me jurant que j’allais y revenir pour un article complet un peu plus tard. Après tout, un tel atelier mérite d’être connu!
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