(Article publié dans le magazine L’Automobile, avril 2023)

Par Isabelle Havasy

Chantal Lamarre a fait ses premières armes dans l’industrie automobile il y a plus de 25 ans lorsqu’une occasion d’ouvrir un service mobile de réparation de carrosserie qui se déplace dans divers concessionnaires s’est présentée.

Au fil des ans, le service a pris de l’ampleur pour finalement se muer en ateliers de carrosserie complets ayant pignon sur rue. « À cette époque, être une femme dans le milieu de la carrosserie, ce n’était pas commun, contrairement à aujourd’hui. » Bien qu’elle affirme avoir toujours été la bienvenue durant ses douze années comme propriétaire d’ateliers de carrosserie, Mme Lamarre admet qu’à l’occasion, elle a dû redoubler d’efforts pour démontrer qu’elle possédait les connaissances et les compétences requises. « D’emblée, les gens pensent que tu ne connais pas vraiment ça. J’ai donc décidé de suivre des formations adéquates pour être capable de parler de carrosserie avec mes employés. »

La naissance d’une passion

Un déclic est survenu à ce moment-là, alors qu’une passion pour l’industrie automobile commençait à couler dans ses veines et qu’elle réalisait qu’elle ne la quitterait jamais! « Me démarquer dans un univers où je suis moins à mon aise m’a toujours aidée à grandir et motivée à me dépasser. » Tranquillement, Mme Lamarre a développé son réseau de contacts. Elle a côtoyé des propriétaires d’ateliers de carrosserie, des regroupements, des associations, ainsi que des assureurs qui lui ont permis d’évoluer, et auprès desquels elle a su s’imposer, non pas uniquement comme une femme, mais comme une femme d’affaires accomplie, ce dont elle tire une immense fierté.

Armée de ses connaissances en automobile, Mme Lamarre a par la suite fait le saut dans une boîte de technologies informatiques, un domaine qui lui était jusqu’alors inconnu. L’entreprise « avait besoin d’une personne capable de comprendre l’automobile » pour faire en sorte que leur logiciel de gestion Carrus, qui proposait au marché secondaire une solution d’affaires en technologie, « puisse bien fonctionner. Je pouvais exploiter mes compétences en automobile tout en conseillant les gens. J’avais le meilleur des deux mondes! »

Ces femmes qui désirent apprendre

En 2019, un poste de directrice générale pour deux concessionnaires situés sur la Côte-Nord lui fait explorer un nouveau volet de cette vaste industrie. Entourée d’une équipe majoritairement féminine, Mme Lamarre s’émerveille de leur intérêt pour ce milieu. Après tout, « la voiture c’est un produit. Alors si tu ne connais pas les voitures, tu n’as qu’à apprendre le produit ».

Après un hiatus de trois ans, Mme Lamarre retourne chez Technologie Carrus. Celle qui occupe aujourd’hui le poste de directrice générale est d’avis que pour attirer davantage de femmes, « les propriétaires de compagnies doivent faciliter l’accès à de la formation parce que c’est ce dont elles ont besoin. Elles veulent apprendre. » Elle croit également que la diversité dans un milieu de travail favorise la réussite, car chacun bonifie l’équipe de ses forces. « Il faut vraiment que les entrepreneurs fassent de la place aux femmes, je pense qu’ils ont beaucoup à gagner. »

Promouvoir l’industrie auprès des femmes

Milieu en pleine effervescence, l’industrie automobile regorge de métiers valorisants et payants qui offrent d’innombrables possibilités d’avancement. Il y a de la place pour plus de femmes, qu’elles soient en début de parcours ou en réorientation de carrière. « Mais pour les attirer dans le domaine, il faut en parler davantage », insiste Mme Lamarre, afin qu’elles soient plus nombreuses à découvrir cette industrie qu’elle chérit et dont elle parle avec le regard rempli d’étoiles.