Blogue d'Éric Descarries, Éric Descarries
Hyundai Ioniq 6, Watkins Glen et les Thunderbird
Le 14 septembre 2023
Décidément, s’il y a une compagnie qui épate la galerie comme s’il n’y avait plus de lendemains, c’est bien Hyundai. On se souvient tous de son tout premier petit véhicule que même nos voisins, les Américains n’ont jamais eu, la Pony, qui a fait sa première apparition au Salon de l’auto de Montréal en 1984, si ma mémoire est bonne. On a plus ou moins ri de cette auto dont la carrière aura été courte, mais convaincante. Si convaincante que Hyundai, le constructeur sud-coréen de tant de véhicules et autres, est devenu un nom si important dans notre monde moderne!
Son dernier-né, la berline Ioniq 6, est certes la preuve que la compagnie a finalement atteint son but. On ne parle plus de Hyundai en riant de nos jours. Non, la marque est prise au sérieux. Et si la Ioniq 5 a pris tant de monde par surprise, ne serait-ce que par son style unique, la Ioniq 6 est encore plus étonnante! Ah oui! N’oublions pas de mentionner que ces voitures sont des autos électriques et qu’elles sont à convaincre de plus en plus d’automobilistes que l’électrification des automobiles est une évolution naturelle! Toutefois, Hyundai prend des moyens sérieux pour ce faire. Le design très poussé de l’Ioniq 6 en est un des exemples.
J’ai conduit la Ioniq 6 en juin dernier lors de l’évènement ÉcoRandonnée de l’AJAC (Association des Journalistes Automobiles du Canada) en Colombie-Britannique. Je sais, je sais ! Pour la plupart des amateurs de voitures, l’Ioniq 6 n’est qu’une auto électrique comme les autres. Oui, performante. Oui, économique. Oui, propre. Cependant, Hyundai a réussi à attirer l’attention des consommateurs par ce qu’ils apprécient le plus d’une automobile, son look!
En effet, la Hyundai Ioniq 6 affiche une ligne qui ne laisse personne indifférent! On aime ou on n’aime pas, mais les designers de la marque ont su adapter une sorte de ressemblance de la légendaire Porsche 911 d’ancienne génération à une auto courante! Elle ne manque donc pas de faire tourner les têtes.
J’ai donc accepté de reprendre l’Ioniq 6 pour une semaine d’essai dans des conditions plus «normales» d’utilisation, sans me soucier d’obtenir le meilleur rendement possible lors d’un concours. Première impression? On dirait un «concept car» des années quatre-vingt. L’Ioniq 6 ressemble un peu aux Porsche dont je parlais plus haut. Mais en plus «plastique». Surtout de l’intérieur.
Je vous laisse donc juger par vous-même de ce design ultra moderne pour me tourner vers la finition intérieure. Au départ, il est évident que les designers de Hyundai ont choisi le thème du «futurisme» pour l’intérieur. Il ne faut donc pas s’attendre à y voir des finitions traditionnelles avec des jeux de couleurs et de matériaux variés (surtout pas de faux bois). Les lignes sont plutôt droites et géométriques. Pour certains, l’effet fait vraiment «plastique». Mais on s’y fait.
La plupart des commandes sortent tout droit d’un catalogue de pièces d’électronique. On s’y retrouve assez vite. Évidemment, il faut y consacrer quelques minutes d’étude pour tout comprendre, mais ça se fait bien. Quant à l’instrumentation, elle est plutôt simple, mais très lisible. Les sièges reprennent ce thème «futuriste» sauf que les tissus et la sellerie affichent des couleurs moins invitantes. Mais il y a de la place pour les (cinq) occupants à l’intérieur alors que les grandes glaces permettent à la lumière de pénétrer. Seule note négative d’importance, la forme très aérodynamique et très fuyante de la voiture ne permet pas d’y avoir un coffre bien généreux à l’arrière (quoiqu’on puisse l’agrandir en abaissant le dossier des sièges d’arrière) alors que le «coffre» d’avant n’est utile que pour une mallette ou le câble d’alimentation.
Question «mécanique», ce qui se trouve sous la Ioniq 6 n’a rien de bien sorcier. C’est ni plus ni moins que la même plateforme que celle de la Ioniq 5. Dans le cas de ma voiture d’essai, il s’agissait d’une voiture à traction intégrale, donc à deux moteurs, l’un à l’avant, l’autre à l’arrière et ensemble, ils produisent quelque 320 chevaux. Pas de transmission ni de différentiel, mais une grande batterie au lithium-ion de 77,4 kWh (refroidie par liquide) placée à plat sous le véhicule. Elle permet une autonomie de quelque 580 km si l’on se fie aux dires du constructeur.
Sur la route
Aussi inusité que cela puisse paraître, il serait plus facile de comparer cette Hyundai Ioniq 6 à une berline sportive européenne qu’à ses véritables concurrentes, dont les BMW 4 ou Tesla 3. Malgré sa configuration électrique, la Ioniq 6 affiche un comportement routier typiquement «européen», mais sans la fermeté désagréable que l’on vit avec certaines voitures trop sportives. Toutefois, il faut savoir accepter que l’on soit assis assez bas dans la Ioniq 6 contrairement à un petit VUS.
Pour une berline pesant un peu plus de 4200 livres, la Ioniq 6 se comporte très bien sur des routes sinueuses encore une fois sans avoir une suspension trop ferme. Et les sièges sont relativement confortables.
Quant aux performances, passer du point mort à 100 km/h demande moins de six secondes alors que les reprises sont tout simplement étonnantes. La direction est ferme, mais précise alors que le freinage qui, en passant, peut être ajusté de trois niveaux pour régénérer l’électricité. La troisième puissance peut même servir de freinage sans toucher à la pédale de frein. Évidemment, la recharge se fera plus rapidement à des bornes appropriées, mais, pour une «retouche», le cordon avec chargeur intégré connecté à une prise de 120 volts peut ajouter une centaine de kilomètres au «réservoir» pendant une nuit.
Si le prix de base d’une Hyundai Ioniq 6 AWD est d’environ 57 000 $, une version Ultimate bien équipée ira chercher dans les 62 475 $ (plus taxe, plus…plus…). Toutefois, cette auto est éligible à des rabais gouvernementaux de quelque 7000 $.
Est-ce un bon achat? Fort possiblement quoiqu’il faille attendre à l’hiver pour constater combien la batterie peut perdre de la puissance au froid. Cependant, avec les pneus d’hiver appropriés combinés à sa traction intégrale, cette berline devrait très bien se tirer d’affaire tant dans la neige que sur des routes glacées.
La réception initiale de cette auto de la part des consommateurs semble bien se dérouler. Reste à savoir si le constructeur sud-coréen sera capable de «livrer la marchandise» sans trop de retard. Mais, en ce qui me concerne, Hyundai n’a pas fini de nous étonner…
De retour à Watkins Glen…
Après plusieurs années d’absence au légendaire circuit de Watkins Glen dans l’état du New York (région des Finger Lakes), j’y suis finalement retourné vendredi dernier avec mon ami Yves Perreault (à bord de sa Jeep Wrangler Rubicon turbo) afin de revoir les bolides de course anciens alors que plus de 250 voitures allaient attaquer le circuit routier pour se qualifier aux diverses courses de la série SVRA (Sportscar Vintage Racing Association) des jours suivants.
Malgré une première déception de n’y voir que la moitié des autos de course que le US Vintage Grand Prix recevait dans la passé, je fus étonné d’y voir les autos de la série Trans Am 2 plus moderne en piste. Semble-t-il que cette série suit désormais le circuit de SVRA.
Ce qui est amusant à Watkins Glen, c’est de pouvoir approcher les autos de course et les participants. Ce qui est encore plus intéressant, c’est d’assister à une reconstitution des premières courses sur circuit routier qui se sont produites sur et autour les routes du village au début des années cinquante. Cet évènement fut arrêté quelques années plus tard suite à une sortie de route qui fit une jeune victime. C’est peu après que la maintenant légendaire piste fut créée. Toutefois, la reconstitution de la course d’antan se fait à des vitesses limitées selon les vitesses légales affichées. Une parade, quoi!
Autrement, ce fut un plaisir de voir en piste les autos des catégories A et B Production (une cinquantaine de Corvette et Mustang des années soixante), quelques voitures de type Formule et surtout des autos rares comme une Ford GT 2015 ou une Ferrari SP333. Et le son…Ah! C’est ainsi quand on est mordu de mécanique de course. Pas surprenant que tant d’amateurs de course et de voitures anciennes s’ennuient du fameux évènement du Sommet des Légendes qui se produisait au Circuit du Mont-Tremblant!…Qui ne reviendra fort probablement plus jamais!
Les Thunderbirds!
…et le lendemain, je me rendais au Circuit ICAR de l’aéroport de Mirabel où se déroulait le pageant aérien Volaria mettant en vedette l’équipe américaine des Thunderbirds composée de six appareils F-16. Un peu déçu de ne pas y voir suffisamment d’appareils anciens (et d’avoir payé 85 $ d’entrée après avoir dû payer 20$ en argent comptant pour le stationnement!), j’ai quand même apprécié le spectacle des Thunderbirds, le passage des F35, la démonstration du CF-18 canadien et le spectacle de nuit des Aarvard de l’équipe AeroShell tout en couleur.
Tout semble indiquer que le pageant aérien de Bagotville sera de retour l’an prochain (22 et 23 juin) dans cette région du Lac-Saint-Jean. Vu que ce sera le 100e anniversaire de l’Aviation Royale Canadienne. Cette fois, il devrait y avoir d’autres appareils que j’aime voir.
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