(Article publié dans le magazine L’AUTOMOBILE Carrosserie, juin 2024)

Par Marc Bardiaux

Toutes les collisions ne peuvent être évitées. Beaucoup de voitures ne nécessitent, par la suite, que des réparations d’ordre mécanique. Cependant, celles équipées de systèmes avancés d’aide à la conduite (SAAC, ou ADAS*) requièrent certains ajustements beaucoup plus spécifiques.

Pour ces voitures, la sécurité des occupants et des autres usagers de la route est directement tributaire du bon calibrage des SAAC. Constituées de radars, lidars, caméras et différents capteurs, toutes ces composantes doivent être, dans un premier temps, parfaitement positionnées selon les spécifications du constructeur. Par la suite, elles devront être recalibrées en regard des axes du véhicule qu’elles sont censées surveiller.

Un travail en plusieurs étapes

Dans un premier temps, il s’agira donc de réparer et de redresser les diverses parties de la carrosserie. Ce n’est qu’une fois cette étape franchie que la calibration des différents systèmes pourra être effectuée. À défaut de respecter les exigences du manufacturier, certains SAAC pourraient transmettre des informations erronées au conducteur. La voiture pourrait alors freiner de façon inopinée ou tenter de corriger une sortie de voie sans nécessité, mettant à risque la sécurité des occupants.

Plusieurs étapes précèdent la calibration en tant que telle. Au départ, le processus dépend de la marque et du modèle du véhicule. Suivra le positionnement de ce dernier par rapport aux instruments de calibrage et le retrait éventuel de certaines des composantes de la carrosserie. Au terme de l’opération, une nouvelle numérisation s’imposera pour s’assurer du bon fonctionnement de tous les systèmes. Et finalement, un test routier sera effectué par le technicien avant de remettre la voiture au propriétaire.

L’autocalibration, une véritable révolution

L’autocalibration, qui se rencontre rarement sur le marché à l’heure actuelle, représentera une véritable révolution. Certaines interventions physiques demeureront malgré tout incontournables. Citons en exemple l’installation d’un panneau de référence devant la voiture et la délimitation des cibles devant être atteintes. L’intelligence artificielle prendra ensuite la relève, le véhicule se calibrant alors de façon autonome. Plusieurs avantages se dégageront de cette avancée : un temps de latence plus court en atelier et une nécessité moindre à faire appel à des techniciens et outils ultraperfectionnés, ainsi qu’une certaine économie de temps et d’argent, à la fois pour l’atelier et le propriétaire du véhicule. Cependant, d’autres considérations seront à prendre en compte, particulièrement celles liées aux enjeux de sécurité. En effet, l’autocalibration fera appel à un lien Internet; le risque d’une ingérence extérieure non souhaitée et malveillante sera toujours présent.

Le potentiel de cette nouvelle technologie reste encore à explorer. Mais nous pouvons déjà affirmer qu’elle changera dramatiquement les façons de travailler au sein des ateliers de carrosserie. Beaucoup d’ajustements seront requis, l’adaptation restant le maître d’œuvre de toute révolution. Avec ces paramètres, toute l’industrie de la carrosserie s’en trouvera enrichie.

*Advanced driving assistance system