Blogue d'Éric Descarries
Alfa Romeo Stelvio Veloce et autres
Le 26 octobre 2022
En ce qui me concerne, Alfa Romeo demeure une des plus anciennes marques d’automobiles de l’histoire. Et, bien avant Ferrari, c’était probablement la plus grande marque italienne (Enzo Ferrari dirigeait une équipe d’Alfa Romeo avant de fonder sa propre marque!). Alfa : Anonima Lombarda Fabbrica Automobili, fondée en 1910! Romeo vient de l’homme d’affaire Nicola Romeo, un fournisseur d’équipement militaire, qui a acheté A.L.F.A. en 1918 pour y produire ses propres automobiles. Aujourd’hui, la marque fait partie du groupe Stellantis dans lequel on retrouve les produits de l’ex-Fiat Chrysler. Malheureusement, Alfa Romeo, aussi légendaire soit-elle, est devenue une des rares marques italiennes «abordables» toujours disponibles chez nous! Évidemment, je n’inclus pas Ferrari ni Maserati dans ce groupe. Mais je suis obligé de souligner le départ (pour la deuxième fois) de Fiat et la (presque) disparition de Lancia. Feu Sergio Marchionne, l’artisan de cette union Fiat et Chrysler, doit se retourner dans sa tombe. Il s’était donné comme mission de raviver l’industrie automobile italienne en Amérique! Heureusement, Alfa Romeo y est toujours. Toutefois, elle est souvent critiquée pour sa fiabilité. Mais mérite-t-elle vraiment une mauvaise réputation?
Je connais plusieurs gens qui possèdent des Alfa Romeo. Tous en sont très fiers. Évidemment, les propriétaires des plus anciennes versions sont des bricoleurs qui «entretiennent» leur Alfa, bien souvent des autos sportives. Mais j’en connais quelques autres qui possèdent des Giulia (berlines) et des Stelvio (VUM). Et aucun ne m’a compté des histoires d’horreur concernant la fiabilité de leur véhicule. D’ailleurs, l’un d’entre eux que je vois régulièrement à toutes les semaines, vient de changer la sienne pour une plus nouvelle (toute verte!). Il n’a connu aucun problème avec son ancienne Giulia (notons qu’il n’a aucune notion de mécanique auto !). Peut-être que cette réputation de voiture capricieuse remonte aux années soixante et soixante-dix à l’époque où un proprio de voiture sport était aussi un bricoleur et un mécano amateur. Aujourd’hui, avec toute l’électronique…
Lorsque Stellantis Canada m’a confié un VUM Stelvio Veloce la semaine dernière, j’ai dû essuyer quelques remarques satiriques de gens que je connais. L’un d’eux, lui-même italien et impliqué de près dans le monde automobile m’a signalé, en blaguant, d’éloigner ce Stelvio de ses autos pour qu’elles ne soient pas «contaminées» par l’Alfa. Pourtant…
Le véhicule qui me fut confié par Stellantis Canada était une superbe utilitaire multisegment (VUM) de couleur or (très visible!) de finition Veloce (la finition qui remplace la Ti Sport depuis 2022). Conçu pour se mesurer à des concurrents comme le Porsche Macan, le BMW X3 et l’Infiniti QX55, le Stelvio Veloce (qui veut dire «vite»…pas original en français, mais si approprié en italien!) affiche toutefois une ligne qui lui est spécifique…très italienne. Tout du moins, on le reconnaîtra à sa calandre typiquement «Alfa»! Un ami a émis l’opinion que le Stelvio serait aussi le concurrent du Jaguar F-Pace…j’ai réagi en pensant qu’il en était plus petit. Après vérifications, spécifions que l’Alfa Stelvio serait deux pouces plus long que le Jaguar…mais sept pouces moins large! Et cela se reflètera dans l’habitacle du Stelvio.
Un intérieur qui laisse perplexe !
Je vous laisse donc votre opinion personnelle quant au look du Stelvio. Cependant, si l’on «passe au salon», les remarques seront plus notables. Évidemment, dès que l’on ouvre les portières avant du Stelvio, on remarque que le véhicule n’est pas si large qu’imaginé. Le tableau de bord, par contre, se présente avec un design typiquement «italien» des bonnes vieilles années. On pourrait même le comparer un peu à celui des roadsters Alfa des années soixante : instruments ronds profondément incrustés dans des cadrans en forme de tubes et peu d’espace au centre du tableau de bord pour un écran servant à la radio, la navigation et la caméra de marche arrière. Si on le compare à plusieurs autres véhicules, cet écran est définitivement trop petit. Et, critique principale qu’Alfa Romeo devra corriger aussi vite que possible, son fonctionnement, que ce soit pour la radio, la navigation ou autres fonction, demande une manipulation qu’il faille étudier, car elle est trop complexe et surtout peu conviviale. Ah oui! Pas de connexion avec Apple CarPlay ou Android Auto…
La console centrale semble avoir été créée pour reproduire l’aspect «sportif» du Stelvio, mais certaines commandes ne devraient pas y être (il y en a pour le mode de conduite/suspension et pour le volume de la radio). En passant, si vous recherchez le bouton de mise en marche pour lancer le moteur, vous le trouverez sur le (petit) volant (facilement maniable, en passant!) !
Les sièges avant du Stelvio ont visiblement été conçus pour la conduite sportive. Et, malgré les nombreux ajustements qui aident à soutenir le conducteur (et le passager avant) incluant des bourrelets latéraux prononcés, ils sont confortables. Leur design fait, toutefois, très rétro! Très Italien, soulignons-le! Du moins, c’est comme cela que je le vois!
La finition intérieure du Stelvio Veloce est relativement simple malgré qu’elle soit aussi remarquable. Les places arrière sont confortables, mais pas nécessairement pour de longs trajets. Certains passagers plus grands pourraient s’y trouver serrés. Quant au coffre, il est pas mal l’équivalent de celui de certaines concurrent, mais plus grand que d’autres. Encore une fois, si l’on envisage une certaine distance à couvrir avec des bagages, vaut mieux y penser de ne voyager qu’à deux, car il faudra abaisser les dossiers des sièges d’arrière pour profiter d’un peu plus d’espace.
Une mécanique «universelle»
Quoique les «grands amateurs» d’Alfa Romeo préféreraient l’Alfa Romeo Stelvio Quadrofoglio avec son moteur Ferrari V6, la plupart des acheteurs de ce VUM opteront pour le moteur à quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres qui fait 280 chevaux et 306 li-pi de couple (que l’on retrouve aussi sous le capot certains Jeep et Maserati) combiné à une boîte automatique à huit rapports et, bien entendu, la traction intégrale. Souvenez-vous que, de base, un Stelvio est un véhicule à propulsion et que son moteur est placé longitudinalement (nord-sud). La voiture d’essai roulait sur d’imposants pneus Continental (j’aurais cru qu’Alfa eut choisi des pneus Pirelli…ça ferait plus «italien»). De grandeur 255/40R21. Les freins à disque aux quatre roues incluent des versions Brembo à l’avant.
Sur la route
Il faut l’avouer, quand on prend le volant d’un véhicule Alfa Romeo, on s’attend à une conduite sportive. Il en va de même pour le Stelvio Veloce même s’il s’agit d’un VUM! Et c’est ce que ce véhicule procure, un véritable plaisir à conduire, mais qu’à une vitesse plus élevée. À basse vitesse, le Stelvio est un VUM comme les autres. J’aurais aussi aimé qu’il fût à boîte manuelle (mais ça, me dira-t-on, c’est un rêve de journalistes seulement, la majorité des acheteurs préférant une boîte auto!).
Atteindre le cap des 100 km/h demande environ 7 secondes. Mais avec un peu de travail de précision et un jeu précis des palettes de changement de rapports derrière le volant (elles sont immenses alors si vous manquez votre coup, ce sera parce que vous êtes vraiment maladroit!), on peut faire mieux. La remarque vaut aussi pour les reprises en dépassement!
La direction et le freinage sont vraiment à la hauteur de la situation pour tout amateur de sportives. Cependant, le Stelvio m’a paru un peu plus «pataud» qu’un Porsche Macan, mais plus agile qu’un Genesis FV70…Quand à la visibilité, elle est un peu réduite en position trois-quarts arrière (l’inclinaison de la lunette arrière n’aide pas!), mais les rétroviseurs extérieurs sont assez grands pour venir en aide au conducteur. Ah oui! Il y a plusieurs fonctions d’aide à la conduite, mais je les ai trouvées plus utiles en déplacements urbains que sur la grand-route où le Stelvio excelle (et se distingue même avec un certain silence de roulement). La motricité aux quatre roues sert plus à la tenue de route que pour des excursions hors route, vous l’aurez deviné. Cependant, cette fonction mécanique sera d’une grande utilité en hiver sur nos routes enneigées ou glacées.
En ce qui a trait à la consommation, Stellantis Canada se fie à EnerGuide Canada qui avance une moyenne de 8,3 l./100 km sur route et 9,6 en ville. En ce qui me concerne, j’ai noté une consommation de 13,7 l./100 km suivant mon calcul à la pompe alors que l’ordinateur de bord indiquait 12,5. Même s’il s’agit d’une moyenne obtenue en circulation majoritairement urbaine, j’en suis un peu déçu…
Faisant partie d’une espèce de groupe «sélect» de VUM, il ne faut pas se surprendre que l’Alfa Romeo Stevio Veloce AWD affiche un prix de base de 60 395 $ qui grimpe rapidement à 70 910 $ dans le cas du véhicule que vous voyez en photo ici. Croyez-le ou non, cette augmentation est due à une peinture spéciale (Ocre GT) à trois couches de 2 700 $ suivies d’un groupe d’options de 5 000 $ incluant la sellerie de cuir, la calandre d’une présentation spéciale, d’une sonorisation harmon/kardon et de plusieurs aides à la conduite. Ajoutons-y les jantes spéciales le système d’alarme, le pneu de secours compact et additionnez 600 autres $ à cette facture. Le prix final inclut la taxe fédérale pour la climatisation (100 $), une taxe ontarienne de surcharge de 20 $ pour les pneus (selon la facture fournie par Stellantis) et les 2 095 $ de frais d’expédition et de préparation.
L’Alfa Romeo Stelvio Veloce est-il un achat recommandable? Pourquoi pas? Si on le compare à certains de ses concurrents qui sont très souvent vantés par certains «connaisseurs» (mais qui s’avèrent souvent moins fiables que prévu), le Stevio devrait être au moins aussi bon sinon meilleur. Le problème ici, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de références à ce sujet selon nos sources habituelles. Mais au moins, une chose est sûre, c’est que le Stelvio est très agréable à conduire pour celui qui a un peu d’expérience au volant d’un véhicule sportif!
Hors de l’ordinaire!
Mon ami Yves Perreault de Laval est un grand amateur de voitures. Il a possédé de nombreuses autos d’exception incluant une Fisker, une Spyker, une Porsche 911 et j’en passe. Mais, il s’est récemment fait construire un rêve de jeunesse. Yves vient de voir son «hot rod» Ford 1932 être complété par le Garage Briand et, malgré l’été qui vient de se terminer, il a voulu en profiter lors des derniers beaux jours que nous avons vécus. Ce Ford repose sur un châssis original, mais la carrosserie est une réplique en fibre. Toutefois, voulant respecter l’idée originale d’un «hot rod», son moteur est un V8 Ford «flathead» du début des années cinquante combiné à une boîte automatique GM Powerglide à deux rapports. Vous ne pourrez le manquer avec sa plaque «1HOTROD»!
L’Escape subit un «facelift»!
Au cas où vous ne l’auriez pas encore vu, l’Escape de Ford a subi un «facelift» qui lui va très bien. Le voici donc! Ce petit VUM jouira également de quelques ajustements mécaniques. Il sera disponible tôt l’an prochain.
En passant, le même constructeur vient d’annoncer la fin de la production de sa Fiesta (qui venait d’être redessinée en Europe), presque une icône dans les Vieux Pays ! Il faut dire qu’elle avait été retirée du marché nord-américain il y a quelques années. Même en Europe, les petites autos sont à laisser leur place aux VUM et VUS!
Toujours dans le même ordre d’idées, le constructeur sud-coréen Kia vient d’annoncer la fin imminente de la production de sa grande berline Stinger. Même si elle avait été nommée deux fois «Voiture de l’année» par l’AJAC, elle aussi aura été battue par les VUM et VUS!
Deux minutes de «bitchage»…
On voit venir avec crainte la fermeture partielle du tunnel Hyppolyte-Lafontaine. Ce sera un «beau bordel» pour la circulation à Montréal. Dans le même ordre d’idée, pourquoi les ingénieurs du Ministère du Transport ont-ils transformé l’espèce de rond-point/viaduc de la route 25 au coin d’Henri-Bourassa (à Montréal) en intersection à feux de circulation? C’est toujours trop achalandé! Et ne venez pas me dire que c’était pour économiser de ne pas reconstruire le petit pont…quand on voit cette ridicule «sculpture» de Grande Roue qui ne fonctionne même pas!
Puis, à la fin de la route 19 Sud, encore une fois au coin d’Henri-Bourassa, on a repeint les lignes au sol et seule celle de l’extrême droite permet de tourner à droite au feu vert. Autrefois, c’étaient les DEUX premières lignes qui permettaient aux automobilistes de tourner à droite. C’était plus fluide. Désormais, l’attente devient presque interminable et cela cause…de la pollution! Les «innénieurs» ont-ils pensé à cela?
Comments are closed